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Londres-Moscou : des relations diplomatiques au plus bas

L'empoisonnement en Angleterre d'un ex-agent russe est le dernier épisode en date à mettre à mal une relation déjà dégradée entre Londres et Moscou, le ministre britannique de la Défense qualifiant la Russie de "menace grandissante".

Retour sur les principales sources d'accrochage entre les deux grandes puissances:

- L'empoisonnement de dissidents russes à Londres

Le cas Sergueï Skripal s'ajoute à une liste déjà longue d’affaires d'espionnage retentissantes impliquant les deux pays.

La plus emblématique est celle d'Alexandre Litvinenko, un ancien agent des services secrets russes et opposant au régime, mort à Londres en 2006, empoisonné au Polonium-210, après trois semaines d'agonie.

L'enquête britannique, dénoncée comme une "blague" par Moscou, avait conclu qu'il était "probable" que l'assassinat du transfuge russe ait été ordonné par le Kremlin.

Depuis, les décès suspects au Royaume-Uni de l'homme d'affaires russe Alexandre Perepilitchni ou de l'ex-oligarque Boris Berezovski ont également alimenté les soupçons contre Moscou.

- Des intimidations russes au large des côtes britanniques

Ces derniers mois, les multiples approches d'avions ou navires russes dans les eaux territoriales britanniques a conduit Londres à durcir le ton face au Kremlin.

"La Marine Royale maintient une surveillance vigilante, et se tient prête à assurer la sécurité du Royaume-Uni", affirmait-elle en avril 2017, alors que deux bâtiments militaires russes étaient escortés hors de la mer du Nord.

A Noël, le ministre de la Défense britannique Gavin Williamson s'est montré plus ferme après une nouvelle incursion d'une frégate russe.

"Je ne tolèrerai aucune forme d'agression", avait-il affirmé. "Le Royaume-Uni ne se laissera jamais intimider quand il s'agit de protéger sa population et ses intérêts nationaux".

En janvier, c'est l'Armée de l'air qui était contrainte d'escorter deux Tupolev, des bombardiers supersoniques russes, hors de son espace aérien.

"Les menaces auxquelles notre pays fait face s'intensifient", avait réagi le ministre. "Nous n'hésiterons pas à défendre notre ciel de toute agression".

"Face à une Russie de plus en plus péremptoire", l'armée britannique a renforcé en 2017 son contingent déployé sur une base de l'Otan en Estonie, "l'un des plus grand déploiement de troupes britanniques en Europe de l'Est depuis des décennies", avait déclaré le prédécesseur de M. Williamson, Michael Fallon.

- Ingérences en ligne et cyberattaques

En février, le gouvernement britannique a déclaré la Russie "responsable de la cyber attaque destructrice NotPetya" survenue en juin 2017, qui avait notamment affecté le numéro un mondial de la publicité, le groupe britannique WPP.

En novembre dernier, la Première ministre Theresa May a accusé la Russie de mener des campagnes de "cyber espionnage" et de perturber la tenue d'élections en diffusant de fausses informations sur internet.

"J'adresse un message simple à la Russie. Nous savons ce que vous faites. Et vous ne réussirez pas", avait-elle affirmé lors d'un discours.

Plusieurs députés britannique ont également dénoncé des "ingérences" russes, via les réseaux sociaux, dans la campagne du référendum sur le Brexit, en 2016.

- Des oppositions fortes sur la politique internationale

Depuis le début des affrontements en Ukraine, fin 2013, le Royaume-Uni s'est montré très critique de la politique menée par le président russe Vladimir Poutine, jusqu'à devenir l'une des voix les plus virulentes pour dénoncer "l'annexion illégale" de la Crimée par le Kremlin.

Fin février, le chef de la diplomatie britannique, Boris Johnson, avait défendu les sanctions prises contre Moscou. "Nous avons tous l'obligation de résister résolument à la Russie", a-t-il affirmé.

La Syrie est l'autre dossier majeur sur lequel s'oppose les deux grandes puissances. Début mars, Londres a une nouvelle fois accusé l'armée russe de prendre part à des bombardements aux côtés de l'armée syrienne, en dépit du vote d'un cessez-le-feu à l'ONU.

"La Russie a la responsabilité de l'application du cessez-le-feu", a déclaré Boris Johnson. "Nous lui demandons de cesser immédiatement ses hostilités".

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