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Macron en Inde pour "sceller un pacte fort" avec New Delhi

Emmanuel Macron a débuté samedi sa visite d'État en Inde avec l'ambition de "sceller un pacte fort" avec le géant démographique d'Asie du Sud, dont Paris aimerait devenir le partenaire de choix en Europe.

Arrivé la veille au soir à New Delhi, le président français a été accueilli avec son épouse Brigitte par la garde d'honneur au palais présidentiel où l'attendait l'homme fort du pays, le Premier ministre Narendra Modi.

Cette première visite en Inde a pour but de "sceller pour la décennie qui vient un pacte fort entre nos deux démocraties", a déclaré le chef de l'État français à la presse à l'occasion de cette cérémonie officielle.

"Un pacte autour de la sécurité collective, en particulier dans la région, des relations économiques, culturelles, éducatives et académiques, et autour du lien entre nos populations et tout particulièrement la jeunesse", a-t-il poursuivi.

Il s'est dans la foulée rendu au mémorial du Mahatma Gandhi pour le dépôt d'une couronne de fleurs. Il aura ensuite une série d'entretiens approfondis avec les responsables indiens.

Au cours de ces trois jours de visite, Emmanuel Macron se montrera beaucoup avec Narendra Modi, adepte comme lui des embrassades en public.

Bien que 27 années les séparent - Modi a 67 ans - les deux dirigeants entretiennent, selon l'Elysée, "une relation personnelle de confiance", nouée lorsque le nationaliste hindou s'était rendu à Paris peu après l'élection de M. Macron au printemps.

"Bienvenue en Inde, président Emmanuel Macron! Votre visite renforcera le partenariat stratégique entre l'Inde et la France", a tweeté M. Modi vendredi soir après avoir personnellement accueilli M. Macron à l'aéroport.

Sur la scène internationale, ils soignent tous deux leur profil de réformateurs n'ayant pas peur de lancer des mesures impopulaires pour bousculer "les conservatismes" dans leur pays respectif.

La France et l'Inde devraient signer à la mi-journée un accord pour donner un accès aux bases maritimes françaises de l'océan Indien (Djibouti, Emirats, Réunion) aux navires indiens, une ouverture qui serait très apprécié par New Delhi, de plus en plus inquiète par le renforcement de la présence chinoise dans cet océan.

"Je veux que l'Inde soit l'un de nos principaux partenaires dans la région dans le domaine de la sécurité", a expliqué M. Macron français dans un entretien à la chaîne India Today cette semaine. Car, a-t-il rappelé, la France est aussi une puissance de l'océan Indien, grâce à ses nombreuses implantations (Mayotte, Réunion...).

- Rencontre avec la jeunesse -

"Est-ce que la France peut remplacer la Russie comme partenaire international le plus précieux ?", s'interrogeait vendredi le quotidien The Indian Express, en faisant référence à la longue proximité entretenue par New Delhi avec Moscou après l'indépendance.

Sur le plan militaire, Paris a remporté plusieurs succès ces dernières années, en vendant à l'Inde 36 avions de chasse Rafale et six sous-marins Scorpène. Elle aimerait conclure d'autres commandes, mais aucune d'entre elles ne devraient être mûres pour être annoncées durant cette visite.

D'autres contrats devraient être signés, notamment dans le domaine de l'aéronautique, de l'environnement et de l'équipement urbain (purification de l'eau...). New Delhi pourrait en outre annoncer des progrès dans les délicates négociations dans le nucléaire civil pour la construction de réacteurs EPR.

"La France doit être le meilleur partenaire de l'Inde en Europe, la portée d'entrée", a souhaité M. Macron lors de sa première déclaration sur le sol indien. Il entend notamment tirer du retrait de la Grande-Bretagne, partenaire historique de l'Inde, de l'Union européenne avec le Brexit.

La marge de progression est en effet importante. Les échanges indo-français n'atteignent que 11 milliards de dollars contre 18 milliards pour ceux entre la France et la Chine, l'autre géant asiatique, où M. Macron s'est rendu en janvier.

Le président français ira également en fin de journée à la rencontre de la jeunesse à l'occasion d'un débat avec 200 jeunes Indiens, à l'image de sa longue discussion avec de jeunes Africains à Ouagadougou en novembre.

Dimanche offrira les images attendues de Brigitte et Emmanuel Macron devant le Taj Mahal, le monument emblématique de l'Inde. Le chef de l'État aura auparavant coprésidé un sommet pour doper l'énergie solaire dans les pays pauvres.

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