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Macron, premier président à visiter les Marquises, candidates à l'Unesco

Emmanuel Macron a annoncé son soutien à la candidature des Marquises au patrimoine mondial de l’Unesco, pour marquer la première visite d'un président de la République dans cet archipel de la Polynésie française célébré par Paul Gauguin et Jacques Brel.

Pour cette occasion historique, les Marquisiens ont offert dimanche soir (lundi matin à Paris) un spectacle rare au chef de l'Etat avec une cérémonie traditionnelle de 600 danseurs et musiciens issus des six îles marquisiennes, vêtus de tenues végétales à base de auti, des feuilles effilées.

Seul homme en complet au milieu du stade d'Atuona, principal bourg d'Hiva Oa, Emmanuel Macron a été accueilli par des cavaliers en tenue de combat et par un vibrant Mave mai, un chant déclamé par une soliste.

"Notre part d’identité française est voulue et assumée: nous sommes Marquisiens, Polynésiens, Français, et nous en sommes fiers, Monsieur le président", a déclaré la maire de Hiva Oa Joëlle Frébault. Elle a ensuite baptisé le chef de l'Etat d'un nom marquisien: "Te Hakaiki Taha’oa", "le grand chef qui marche et qui va loin".

Emmanuel Macron a été ensuite acclamé pour avoir commencé son discours en saluant, par quelques mots en marquisien, chaque île de l'archipel.

"Notre trésor, c’est cette nature et cette culture", "alors je me battrai à vos côtés pour que nous puissions classer à l'Unesco les Marquises", a-t-il annoncé.

Il appuie ainsi l'initiative des autorités locales qui se sont lancées depuis plusieurs années dans la longue procédure pour obtenir le label Unesco.

- "Soyez fiers !" -

"Soyez fiers d'être Marquisiens, d'être Polynésiens, d'être Français", a lancé Emmanuel Macron en concluant, visiblement ému, le discours qu'il a prononcé debout sur une pirogue double traditionnelle en bois.

Sur le plan de la nature, les Marquises présentent par exemple "une verticalité de falaises exceptionnelles", notamment l'île de Ua Pou, avec ses pics et pitons, mais aussi de nombreuses espèces de poissons et dauphins. En matière culturelle, les îles présentent "une architecture monumentale cérémonielle et d'habitat sans précédent", et comptent de nombreux "tiki" (statues) et "paepae", hautes plateformes en pierre qui étaient les anciennes habitations des Marquisiens.

Mme Frébault a également souhaité que le Matatiki, l’art graphique marquisien, figure au patrimoine de l'humanité.

Le président Macron a ensuite visité le site archéologique d'Upeke, composé de plusieurs plate-formes de pierre au milieu de la forêt, au son des tambours des chanteuses et des conques.

Les Marquises, c'est "un peuple, une langue, une culture, une terre, une fierté", clame le maire de Ua Pou, Joseph Kaiha, en ajoutant à l'adresse du chef de l'Etat "merci de toucher avec vos yeux les cailloux d'Upeke, l'âme des Marquisiens".

En arrivant aux Marquises, le président s'est rendu sur les tombes, sous les frangipaniers, des deux grands artistes: le peintre Paul Gauguin, mort en 1903, et le chanteur Jacques Brel, décédé en 1978.

Avant de poursuivre son déplacement à Manihi, dans l'archipel des Tuamotu, le chef de l'Etat a rendu une visite à la première compagnie de formation professionnelle du régiment du service militaire adapté où il a remercié les militaires "de permettre à nos jeunes d'apprendre à se comporter et parfois à réparer ce que la vie leur a fait injustement subir, et ensuite à acquérir des savoir-faire pour pouvoir être des citoyennes et des citoyens libres".

"Le RSMA à 60 ans cette année et c'est un modèle que nous souhaitons développer et rendre plus fort", à déclaré M. Macron.

Le ministre des Outre-Mer Sébastien Lecornu a précisé à l'AFP que son ministère allait ajouter l'année prochaine des moyens sur le RSMA de Mayotte pour en augmenter les effectifs.

A Manihi, le chef de l'Etat a inauguré, lundi (mardi à Paris), le chantier d’un abri anti-cyclonique, crucial sur cet atoll de 600 habitants, qui culmine à cinq mètres et où des vagues de plus de dix mètres peuvent s'abattre en cas de cyclone.

"Dans les motu (îlots), certains se sont cachés dans les congélateurs et un habitant accroché à une branche a été secoué dans le lagon pendant toute la nuit", a raconté à cette occasion Émilienne Natua Lancel, une retraitée de Manihi qui a vécu le cyclone Orama, en 1983.

Le chef de l'Etat a ensuite quitté Manihi pour rentrer à Tahiti où il devait rencontrer des chefs d’entreprise. Il a prévu de repartir en métropole le 28 juillet.

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