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Heurts à la fin de la manifestation nationale des pompiers à Paris

Des incidents ont éclaté mardi à Paris à l'issue de la manifestation de plusieurs milliers de pompiers qui ont défilé dans la capitale pour dénoncer le manque d'effectifs et de reconnaissance de leur profession, a constaté un journaliste de l'AFP.

Aux alentours de 18H, les forces de l'ordre ont tiré des dizaines de grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants rassemblés sur la place de la Nation, destination finale du cortège qui était parti aux alentours de 14h de la place de la République.

A quelques centaines de mètres de là, plusieurs pompiers sont descendus sur le périphérique parisien à hauteur de la Porte de Vincennes pour tenter de perturber la circulation, a constaté une journaliste de l'AFP. Des policiers étaient lancés à leurs trousses.

Un rassemblement sauvage devant les marches de l'Assemblée nationale avait lui été dispersé en fin de journée après plusieurs heures de face-à-face tendu avec les forces de l'ordre.

Le défilé avait pourtant commencé dans une ambiance bon enfant, avec sifflets, sirènes et fumigènes. Pour beaucoup vêtus de leurs manteaux bleu marine avec bandes jaunes fluorescentes, les pompiers brandissaient des pancartes barrées de slogans tels que "Faire plus avec moins, bienvenue chez les pompiers" ou "Stop au mépris du politique".

"Il y a une baisse des effectifs préoccupante alors qu'on est débordés par le nombre d'interventions. On nous demande tout, y compris de remplacer des ambulances. À un moment donné on ne va plus y arriver", a expliqué à l'AFP Mathias Gosse, 53 ans, pompier à Grasse (Alpes-Maritimes).

"Et en plus, on menace notre régime de retraite qui nous permet de partir à 57 ans (avec 42 annuités, ndlr)", ajoute-t-il.

Les syndicats réclament également une revalorisation de la prime de feu (28% du salaire de base, contre 19% actuellement) à hauteur des primes de risques accordées aux policiers et gendarmes.

"On est répartis dans nos casernes donc la population ne se rend pas toujours compte de nos difficultés. La baisse des effectifs fait qu'il y moins de formations, de compétences. Mais on n'a aucune réponse, le ministère de l'intérieur et les collectivités locales (qui financent les SDIS et payent les pompiers, ndlr) se renvoient la balle", a déploré Nathalie Kaszubiak, secrétaire générale du syndicat FO des personnels administratifs des SDIS (Services d'incendie et de secours).

Interrogé sur la mobilisation lors des questions au gouvernement, le secrétaire d'Etat à l'Intérieur Laurent Nuñez a assuré que les problèmes des sapeurs-pompiers étaient pris à "bras-le-corps" par le gouvernement et a annoncé l'expérimentation d'un "numéro unique" d'urgence -le 112- qui permettrait de mieux orienter les appels.

Les pompiers professionnels représentent 16% des quelque 247.000 pompiers en France, le reste étant à 80% des volontaires.

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