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Manifeste contre l'antisémitisme: pas un appel à stigmatiser les musulmans, dit Bruckner

L'essayiste Pascal Bruckner, signataire d'un manifeste "contre le nouvel antisémitisme" alimenté par "le radicalisme islamiste" dans certains quartiers, s'est défendu lundi d'un appel à "la stigmatisation" des musulmans, arguant que les musulmans modérés souscrivaient au constat du texte.

"Nous n'appelons pas à la stigmatisation mais à l'insurrection des bonnes volontés et dans ces bonnes volontés, les musulmans réformateurs, les musulmans libéraux, les musulmans éclairés sont évidemment d'accord", a-t-il affirmé sur France Inter.

Dans un virulent manifeste publié dimanche dans Le Parisien, 300 personnalités dénoncent une "épuration ethnique à bas bruit" en France. Ils écrivent que "les Français juifs ont 25 fois plus de risques d'être agressés que leurs concitoyens musulmans" et relèvent que des Juifs ont ces dernières années été "assassinés - et certains torturés - parce que Juifs par des islamistes radicaux".

"Non seulement nous ne stigmatisons pas, mais nous avons un certain nombre d'imams qui ont signé avec nous et qui sont eux-mêmes horrifiés par ce qui se passe", a insisté M. Bruckner.

Ce manifeste, paraphé notamment par d'ex-ministres, des élus et des artistes, a été signé par quelques responsables musulmans dont Hassen Chalghoumi, ancien imam de Drancy (Seine-Saint-Denis) ou Mohamed Guerroumi, imam à Nantes. Des responsables juifs et catholiques ont également signé.

"Ce qu'il faut bien voir, c'est que lorsque l'on tue des Juifs parce qu'ils sont Juifs, on tue aussi des chrétiens parce qu'ils sont chrétiens - souvenez-vous de l'égorgement du père Hamel (par deux jihadistes en juillet 2016 près de Rouen, ndlr). Et puis ensuite, on tuera des musulmans parce qu'ils seront tièdes, trop ouverts, trop réformateurs, trop libéraux", a-t-il dit.

Interrogée sur ce manifeste dimanche, la ministre de la Justice Nicole Belloubet a jugé qu'il fallait "tout faire pour éviter une guerre des communautés", estimant que la France "par construction est un pays de la mixité, de la cohésion".

Lundi matin, le manifeste avait été signé par 8.417 personnes sur la plateforme Change.org.

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