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Mayotte: les barrages se poursuivent, opération de lutte contre l'immigration clandestine en cours

Les barrages mis en place par la population pour protester contre l'insécurité se poursuivaient jeudi matin à Mayotte, où une opération de lutte contre l'immigration clandestine était menée par les gendarmes, a constaté une journaliste de l'AFP.

Onze points de barrages ont été comptabilisés dans toute l'île.

Les gendarmes menaient jeudi matin une opération de contrôle au nord de Mamoudzou, et 42 étrangers en situation irrégulière avaient été interpellés à 08H30 (06H30 heure de Paris), selon un premier bilan des gendarmes.

Sur la commune de Koungou, au niveau du village de Majicavo, les forces de l'ordre arrêtent tous les véhicules passant sur la nationale, contrôlant des papiers d'identité et du véhicule. Tee-shirt rouge et pantalon gris, le conducteur d'une voiture est interpellé. Il n'a pas de papiers. Il est escorté dans un fourgon, où attendent déjà six personnes.

Deux minutes plus tard, une femme en salouva rouge est obligée de descendre d'un taxi collectif et de rejoindre le fourgon: elle n'a pas ses papiers d'identité sur elle mais assure qu'ils sont chez elle. "Je ne peux pas vous croire sur parole, suivez-nous", répond le gendarme.

"C'est positif, mais c'est plutôt des contrôles et des interventions dans les villages qu'il faudrait faire, la nuit, quand les jeunes font des actions violentes", estime un conducteur en règle.

"Nous on veut de l'action, on en a marre des promesses", juge un vieil homme assis sur le trottoir, qui assiste à l'intervention des gendarmes. "Le problème, c'est qu'il n'y a pas de sécurité aux frontières, ces gens vous les renvoyez là-bas (aux Comores, ndlr) , et le lendemain ils vont revenir", dénonce-t-il.

Mayotte est secouée depuis près de quatre semaines par un mouvement de contestation qui réclame des mesures contre l'insécurité et l'immigration.

La ministre des Outre-mer Annick Girardin s'est rendue sur l'île en début de semaine et a annoncé lundi une première série de mesures pour la sécurité et contre l'immigration irrégulière. Mardi, au bout de cinq heures de négociations avec l'intersyndicale et le collectif initiateurs du mouvement, 15 mesures supplémentaires réclamées par ce collectif ont été selon lui acceptées par le gouvernement.

Parmi elles, la lutte contre les attestations d'hébergement et de paternité de complaisance, la mise en place de navires supplémentaires contre l'immigration clandestine, la reconnaissance des associations luttant contre l'insécurité, la lutte contre l'habitat clandestin et le démantèlement des bandes de délinquants, sources d'insécurité.

Un des porte-parole de ce mouvement, Fatihou Ibrahime, avait alors salué "des avancées réelles" et indiqué que l'intersyndicale proposerait aux manifestants la levée des barrages.

Mais ceux-ci sont maintenus et la grève générale se poursuit, ont annoncé mercredi les organisateurs, estimant que "des points manquaient" dans l'accord de principe trouvé avec Mme Girardin, notamment en matière de sécurité.

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