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Mercedes et le dalaï lama: Daimler s'excuse à nouveau auprès de Pékin

Le constructeur allemand Daimler a présenté de nouvelles excuses auprès des autorités chinoises pour sa "négligence", après la controverse suscitée par un message publicitaire de sa marque Mercedes-Benz citant le dalaï lama, bête noire de Pékin.

Au coeur de la polémique, un post que Mercedes a publié lundi sur le réseau Instagram, accompagné d'une épigramme du chef spirituel tibétain: "Regardez une situation sous tous les angles, vous deviendrez plus ouvert!".

Alors même qu'Instagram est bloqué en Chine, le message a déclenché des réactions furieuses sur les réseaux sociaux chinois et des critiques acerbes de médias d'Etat: Pékin considère le dalaï lama comme un "loup en robe de moine", un dangereux "séparatiste" contestant l'appartenance du Tibet au territoire chinois.

Mercedes a promptement retiré le message et présenté dès mardi de plates excuses sur la plateforme chinoise de microblogs Weibo, admettant "avoir blessé les sentiments du peuple chinois".

Mais cela n'aura pas suffi: Dieter Zetsche, président de Daimler, et Hubertus Troika, patron des opérations du groupe en Chine, ont ainsi envoyé une lettre d'excuses formelles à l'ambassadeur de Chine à Berlin, rapportait jeudi l'agence étatique Chine nouvelle.

Selon elle, le constructeur exprime dans la missive "ses sincères excuses" et explique "regretter profondément la peine et la douleur que son erreur de négligence et de désinvolture ont causées au peuple chinois".

Daimler y assure également "n'avoir jamais eu l'intention de remettre en question ou de contester, de quelque manière, la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Chine".

Un porte-parole de Daimler ne pouvait être joint dans l'immédiat pour commenter ces informations.

L'impact de la polémique sur les ventes de Mercedes devrait, en l'état, rester limité. Mais Mercedes-Benz ne peut guère se permettre de s'aliéner la Chine, son premier marché, où ses ventes ont bondi de 26% l'an dernier.

Le ministère chinois des Affaires étrangères avait salué les premières excuses du groupe, observant que "reconnaître et corriger ses erreurs est un principe éthique fondamental".

Mais en dépit de son repentir, le constructeur automobile allemand faisait l'objet mercredi d'un éditorial au vitriol du Quotidien du Peuple, porte-voix du Parti communiste au pouvoir, titré: "Mercedes-Benz, vous vous êtes fait un ennemi du peuple chinois!".

Mercedes est la dernière en date d'une série de firmes occidentales montrées du doigt en Chine pour n'avoir pas respecté la ligne officielle de Pékin concernant sa souveraineté sur le Tibet, Hong Kong ou l'île de Taïwan.

Le groupe hôtelier Marriott, l'espagnol Zara ou encore l'américain Delta Airlines ont notamment été épinglés courant janvier pour avoir présenté sur leur site l'un ou plusieurs de ces territoires comme des "pays" indépendants.

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