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Merkel et Macron vantent la mondialisation vertueuse à Davos ... avant Trump

Angela Merkel de retour sur la scène internationale, et Emmanuel Macron avec son "France is back" : le duo européen a vanté mercredi à Davos une mondialisation plus vertueuse, devant un public acquis à sa cause et suspendu à l'arrivée jeudi de Donald Trump.

"France is back", "la France est de retour", a lancé le président français sous les applaudissement du gratin de l'économie et de la politique mondiale.

Il arrivait en terrain conquis ou presque, après avoir déjà reçu lundi à Versailles nombre de dirigeants de multinationales, en route pour Davos.

Certains ont été enchantés de cette escale sous les ors du château de Louis XIV, au point de vanter publiquement les réformes françaises, comme les patrons de Goldman Sachs ou Google.

Ces réformes sociales et fiscales, Emmanuel Macron en a longuement fait l'article, en anglais.

Avant de passer au français pour réclamer un "nouveau contrat mondial", contre une forme de mondialisation "vers le bas". Sans quoi, a-t-il averti, "les extrémismes gagneront dans 10 ou 15 ans dans tous les pays."

Emmanuel Macron a par exemple appelé les multinationales, dont beaucoup ont envoyé leur état-major dans la très chic station de ski suisse, à "renoncer à l'optimisation fiscale à tout crin".

Avant lui, et en allemand, Angela Merkel avait déclaré que le "protectionnisme (n'était) pas la bonne solution" aux problèmes du monde.

"Si nous pensons que les choses ne sont pas justes, que les mécanismes ne sont pas réciproques, alors nous devons trouver des solutions multilatérales, et non unilatérales", a-t-elle dit, dans un appel implicite aux Américains, déjà arrivés en masse à Davos, mais dont le président ne parlera que vendredi, dernier jour de l'événement.

La chancelière allemande, qui faisait son retour international après des élections peu glorieuses en septembre dernier, a été rappelée aux laborieuses négociations qui l'attendent à Berlin pour constituer un gouvernement de coalition.

Klaus Schwab, fondateur du Forum économique mondial, a longuement évoqué les "temps difficiles" qu'elle vit et lui a souhaité "bonne chance".

- "Ne vous apitoyez pas" -

Au point d'agacer Angela Merkel, qui lui a lancé, avec un sourire pincé : "Ne vous apitoyez donc pas sur mon sort, s'il vous plaît".

La Chine a joint sa voix aux chantres du libre-échange, et promis d'engager des réformes supplémentaires pour s'ouvrir davantage.

"Nous nous élevons contre toutes les formes de protectionnisme (...) L'ouverture est cruciale non seulement pour la Chine mais pour le monde entier", a déclaré Liu He, le puissant conseiller économique du président Xi Jinping.

Ce sont donc bien deux visions du monde qui s'affrontent à Davos, sur fond de reprise économique robuste.

Face au "nouveau contrat mondial" d'Emmanuel Macron, Donald Trump se fera "le meilleur vendeur" de son programme "L'Amérique d'abord", a dit la Maison Blanche.

Ses lieutenants occupent déjà le terrain dans la station de ski suisse, survolée par un ballet d'hélicoptères.

Dans ce temple du libre-échange qu'est Davos, le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin a promis de "travailler avec le reste du monde", mais sans jamais perdre de vue les intérêts américains.

Il a ainsi souligné qu'un "dollar plus faible" était "bon" pour les Etats-Unis et leurs exportations, ce qui a instantanément fait baisser le billet vert sur le marché des changes, dopant encore la compétitivité de la première puissance mondiale.

Lors du même point-presse, le secrétaire au Commerce Wilbur Ross a lui choisi un vocabulaire belliqueux.

"Cela fait un bon moment qu'il y a des guerres commerciales. La différence aujourd'hui, c'est que les troupes américaines montent au front", a-t-il dit, alors que Washington vient d'imposer des taxes sur un certain nombre d'importations asiatiques, en particulier des panneaux solaires produits en Chine.

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