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Meurtre d'Alexia: Jonathann Daval face à sa belle-famille vendredi

Ils ont pleuré ensemble quand Alexia, 29 ans, a été retrouvée morte étranglée avant qu'il n'avoue le crime puis se rétracte et les accuse : Jonathann Daval, le mari d'Alexia, sera confronté vendredi à sa belle-famille, un moment de vérité.

Pour la première fois depuis ses aveux fin janvier, l'informaticien de 34 ans devrait croiser le regard des parents d'Alexia, Isabelle et Jean-Pierre Fouillot, de sa soeur et de son beau-frère, Stéphanie et Grégory Gay.

Quatre confrontations successives qui débuteront à 09H00 dans le cabinet du juge d'instruction, Rodolphe Uguen-Laithier, au tribunal de Besançon.

Elles interviendront huit jours après un interrogatoire qui a vu Jonathann Daval maintenir sa version d'un "complot familial" ourdi selon lui par sa belle-famille pour couvrir un meurtre dont il accuse désormais Grégory Gay d'être l'auteur.

"Dans un sens ou un autre, ce sera un tournant décisif. Sans doute la dernière occasion de connaître la vérité", a déclaré Me Jean-Marc Florand, l'avocat des parents d'Alexia, à l'Est républicain.

Du côté de la défense, Me Randall Schwerdorffer s'attend à "un moment extrêmement tendu, lourd en tensions émotionnelles".

"Le moment où ils seront mis en présence va être à mon sens un moment clé de ce dossier et nous n'excluons rien au moment des confrontations", a-t-il prévenu jeudi dernier à l'issue de l'interrogatoire.

Incarcéré à la maison d'arrêt de Dijon depuis sa mise en examen pour "meurtre sur conjoint", Jonathann Daval fera de nouveau vendredi le trajet jusqu'au palais de justice bisontin, à l'abri des regards.

- Côté-à-côte -

Selon la dernière version de l'informaticien, qui avait d'abord affirmé que sa femme avait disparu lors d'un jogging avant d'avouer une dispute à l'issue dramatique, l'altercation aurait eu lieu non dans la maison du couple à Gray-la-Ville (Haute-Saône), mais chez ses beaux-parents. Toute la famille aurait ensuite conclu un "pacte secret" pour taire les faits.

Depuis ces accusations formulées fin juin et renouvelées la semaine passée, les quatre membres de la famille d'Alexia n'ont été aucunement inquiétés, conservant leur statut de parties civiles.

Ce sont eux qui ont réclamé de se retrouver face à celui qui a pleuré la disparition de sa femme pendant des mois sur leurs épaules avant d'être arrêté.

Il ne s'agira pas à proprement parler d'un face-à-face, puisque les protagonistes de l'affaire seront côte-à-côte devant le juge d'instruction qui posera les questions, avec leurs avocats respectifs entre eux.

"De deux choses l'une: ou un coup de théâtre survient et Jonathann consent à nous dire ce qui s'est réellement passé, ou rien ne se passe et c'est l'enlisement quasi assuré du dossier", considère Me Florand dans l'Est républicain.

- Médicaments puissants-

Selon une source judiciaire ayant eu accès au dossier d'instruction, "l'ensemble des investigations diligentées convergent toutes vers Jonathann Daval", quoi qu'il en dise.

Mais il reste les déclarations de l'informaticien et des inconnues dans le meurtre de la jeune employée de banque, sur ses relations avec son mari, la personnalité de celui-ci ou encore les circonstances dans lesquelles son corps en partie brûlé a été déposé dans un bois. Si une reconstitution des faits est exclue, un déplacement du suspect sur ces lieux est envisagé.

Placée sous le feu des projecteurs dès la disparition d'Alexia, survenue en pleine affaire Weinstein et débat sur les violences faites aux femmes - l'an dernier, 130 femmes sont mortes en France sous les coups de leur compagnon, leur petit ami ou leur ex-conjoint, soit une tous les trois jours- , "l'affaire Daval" est alimentée depuis par moult rebondissements et fuites dans la presse.

Dernière en date: des analyses toxicologiques révélant qu'Alexia Daval avait absorbé un somnifère et un antalgique opiacé, des médicaments ne cadrant pas avec ses efforts pour avoir un enfant. Aurait-elle été droguée ? Les avocats des parties civiles le laissent entendre, au grand dam de ceux de la défense.

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