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Mgr de Moulins-Beaufort, officiellement nouveau président de la Conférence des évêques lundi

Mgr Eric de Moulins-Beaufort prend officiellement lundi ses fonctions de président de la Conférence des évêques de France (CEF), à un moment où les catholiques traversent une "crise", entre affaires de pédocriminalité et baisse des vocations.

Elu début avril à Lourdes lors d'une assemblée plénière de la CEF, pour un mandat de trois ans, l'archevêque de Reims, 57 ans, qui succède à l'archevêque de Marseille Georges Pontier, 76 ans, représente une nouvelle génération.

Si le président de la conférence épiscopale n'est pas le chef de l'Eglise catholique en France - chaque évêque étant maître dans son diocèse sous l'autorité du pape -, il incarne toutefois la première confession de France auprès des autorités et de la population.

La tâche qui attend le nouveau président ne sera pas simple à un moment où fidèles et membres du clergé sont troublés par les affaires de pédocriminalité à travers le monde ces derniers mois.

"Il serait absurde de nier que nous sommes en crise. Elle dure d’ailleurs depuis un certain temps?: les révélations d’agressions sexuelles s’ajoutent à la baisse des vocations…", a reconnu Mgr de Moulins-Beaufort lui-même, dans une interview récente à La Croix. "En même temps, il y a aussi dans notre Église une belle jeunesse, des forces vives, des initiatives impressionnantes", a-t-il tempéré.

Quand il était évêque auxiliaire à Paris, "EMB" avait créé en 2016 une commission pour prévenir les agressions sexuelles, au moment des premières actions en justice de l'association de victimes La Parole Libérée à l'encontre du cardinal Barbarin à Lyon. Il a également mené, à cette époque-là, des auditions de personnes qui accusaient le prêtre et "psychanalyste" Tony Anatrella d'agressions sexuelles.

Interrogé en mai sur les agressions sexuelles commises sur des mineurs par des clercs, il affirmait devant une mission au Sénat: "Aujourd'hui, on ne peut pas considérer que c'est purement marginal; nous devons considérer que c'est un problème systémique et qu'il faut le traiter comme tel. Et nous sommes bien décidés à le faire".

"Les évêques ont compris que ce problème allait les occuper pendant longtemps", a-t-il relevé dans le magazine Famille chrétienne.

Diplômé de Sciences-Po, ce fils d'officier qui a suivi le séminaire français de Rome, a été directeur au séminaire de Paris et enseignant, notamment à la Faculté de théologie Notre-Dame. Ordonné prêtre en 1991, le prélat a notamment été secrétaire particulier de Mgr André Vingt-Trois (2005-2008), archevêque de Paris. Auparavant, il avait été cinq ans curé de la paroisse Saint-Paul-Saint-Louis, dans la capitale.

Par ailleurs, lundi également, Thierry Magnin, 66 ans, ancien recteur de l'Université catholique de Lyon, devient le nouveau secrétaire général de la CEF, succédant à Olivier Ribadeau Dumas. Cet ancien enseignant-chercheur en physique à l'Ecole des mines de Saint-Etienne, ordonné prêtre en 1985, a aussi été professeur de théologie et d'éthique des sciences et techniques.

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