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Migrants: au moins 15 disparus en Méditerranée, bilan plus lourd selon des rescapés

Au moins une quinzaine de migrants étaient portés disparus samedi après une opération de la marine italienne dans les eaux libyennes, mais des rescapés évoquent un bilan beaucoup plus lourd de 117 victimes.

Trois rescapés du naufrage ont ainsi déclaré que 120 personnes se trouvaient à bord du canot lorsqu'ils sont partis de Libye et qu'"il y aurait donc 117 disparus, dont dix femmes et un bébé de 10 mois", indique samedi sur Twitter l'Organisation internationale sur les migrations (OIM).

Ils provenaient surtout du Nigeria, du Cameroun, de Gambie, de Côte d'Ivoire et du Soudan, selon l'OIM.

Les trois survivants, traumatisés et en état de choc, ont raconté être restés dans l'eau environ trois heures avant d'être secourus, assistant à la tragédie.

Un hélicoptère de la marine italienne intervenant vendredi dans la zone se secours et de recherche libyenne (SAR) a récupéré trois naufragés, "un dans l'eau et deux autres à bord de canots de sauvetage lancés précédemment par un avion de l'armée de l'air", a expliqué l'amiral italien Fabio Agostini.

L'équipage de l'avion italien, en vol dans le cadre de l'opération de surveillance maritime "Mare Sicuro" avait aperçu un peu plus tôt un canot en détresse avec une vingtaine de personnes à bord", a précisé l'amiral dans un entretien à la télévision italienne diffusé sur le compte Twitter de la Marine.

Les trois naufragés récupérés, en état d'hypothermie, ont été transportés en hélicoptère vers l'hôpital de l'île sicilienne de Lampedusa alors que trois corps "qui ne montraient pas de signe de vie ont été aperçus dans l'eau pendant l'opération", a ajouté l'amiral.

L'opération a été coordonnée par les autorités de Tripoli qui ont dérouté sur les lieux un navire de commerce libyen. Celui-ci "a effectué des recherche sans trouver aucune trace du canot pneumatique", ont précisé les gardes-côtes italiens samedi dans un communiqué.

"On ne peut pas permettre que la tragédie en Méditerranée continue", a déclaré dans un communiqué Filippo Grandi, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) à propos de ce drame.

- 'Naufrages de retour' -

Le UNHCR évoque également un autre naufrage survenu en mer d'Alboran (entre Espagne et Maroc) dans lequel 53 personnes auraient trouvé la mort.

L’organisation onusienne précise toutefois qu'elle n'a "pas été en mesure de vérifier les nombres de victimes pour les deux naufrages".

Par ailleurs, l'ONG allemande Sea-Watch a annoncé samedi sur Twitter avoir secouru sur son navire, le Sea-Watch 3, 47 migrants à bord d'un canot en difficulté.

Elle a réclamé "une solution rapide" dans le cadre du droit international pour que "ne se répète pas la faillite morale de nier aux peronnes leur droits fondamentaux en les tenant en otages pendant 19 jours".

Le Sea-Watch 3 s'était trouvé en début d'année au coeur d'un imbroglio diplomatique européen après avoir secouru 32 migrants le 22 décembre. Après plus de deux semaines d'attente en mer, le navire avait pu faire débarquer les migrants à Malte avant qu'ils soient répartis dans plusieurs états membres.

"Les naufrages sont de retour en Méditerranée, les canots repartent, on compte les morts", a déclaré le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini dans une vidéo postée sur Facebook.

Le ministre a réaffirmé qu'il n'était pas question pour lui de revenir sur sa décision d'interdire l'accès aux ports italiens aux ONG, qu'il accuse de faire le jeu des passeurs.

"C'est sans doute une coïncidence si le navire d'une ONG allemande tourne autour des côtes libyennes, et un hasard si les passeurs recommencent à faire partir des bateaux, des barques, des canots à moitié dégonflés", a ajouté l'homme fort du gouvernement, qui est aussi le chef de file de l'extrême droite.

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