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Migrants à Paris: le préfet renvoie aux "prochaines semaines" une éventuelle évacuation

Le campement de migrants installé porte de la Villette, dans le nord de Paris, pourrait éventuellement être évacué "dans les prochaines semaines" mais "il n'y a pas encore de décision prise", a indiqué jeudi le préfet d'Ile-de-France Michel Cadot.

"Il est nécessaire d'envisager d'apporter une solution à ce regroupement" appelé aussi "campement du Millénaire", car "les préfets ont la responsabilité de réfléchir à des solutions de mise à l'abri", a indiqué M. Cadot lors d'un point presse.

"Nous préparons cette hypothèse" et "c'est une perspective qui devrait pouvoir se réaliser dans les prochaines semaines", a-t-il ajouté. Mais "il n'y a pas encore de décision prise", les pouvoirs publics étant "en train de regarder les conditions dans lesquelles cela pourrait se faire", a-t-il ajouté.

La ville de Paris a de son côté dénoncé "l'impasse" de l'approche actuelle et estimé que "la seule manière d'en sortir et de prévenir la constitution de nouveaux campements" était de "revenir à un accueil au fur et à mesure des arrivées" avec des prises en charge "qui ne peuvent exclure personne".

"C'est le droit" et "le seul moyen de garantir dignité et ordre public", ce qui "n'est plus le cas" actuellement, a ajouté la ville dans une réaction à l'AFP, s'interrogeant: "Comment justifier que la situation va perdurer encore plusieurs semaines?"

Installé depuis plusieurs mois le long du canal de Saint-Denis, le campement du Millénaire a grossi au moment de la fermeture du centre humanitaire début avril, pour compter 1.500 personnes environ qui vivent dans des conditions très insalubres, cachées par les ponts du périphérique.

A l'inverse des précédents campements parisiens, sa taille "n'augmente pas", avec des personnes "ne souhaitant pas nécessairement être prises en charge", a ajouté le préfet. Certaines ont en effet été déboutées, beaucoup ont laissé leurs empreintes dans un autre pays européen (entre 50 et 60% des nouveaux arrivants selon la préfecture) et d'autres souhaitent passer en Grande-Bretagne, faisant du campement une sorte de base arrière de Calais.

Selon France terre d'asile qui organise quotidiennement des maraudes, une personne sur deux refuse d'entrer dans le dispositif d'accueil mis en place par l’État. Les associatifs y voient une crainte d'être expulsés, et s'attendent à ce que certains migrants refusent de monter dans les bus le jour de l'évacuation.

Mais si un campement se reconstitue après l'opération de mise à l'abri, "il faudra à ce moment-là que les règles de reconduite volontaire ou accompagnées soient étudiées", a mis en garde M. Cadot.

Le nouveau dispositif de prise en charge est "parfaitement au point", s'est par ailleurs félicité le préfet, énumérant les quatre structures d'accueil de jour dans Paris et les cinq Centres d'accueil et d'examen des situations (CAES) forts de 648 places d'hébergement, qui seront portées à "750 places au 1er juin".

Cela permet "largement" d'anticiper une prise en charge des migrants "à hauteur de 500 à 550 arrivants par semaine", a-t-il assuré.

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