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Migrants: le porte-parole des évêques dénonce "cynisme" et "indécence"

Le porte-parole de la Conférence des évêques de France (CEF), Mgr Olivier Ribadeau Dumas, s'est élevé jeudi contre "une espèce de cynisme et d'indécence" de la part des gouvernements face à la question de l'accueil des migrants, sur laquelle "on peut faire plus".

"Je trouve qu'il y a - pas seulement dans l'attitude de la France mais dans l'attitude des gouvernements du monde - sur cette question des migrants, une espèce de cynisme et d'indécence", a déclaré le secrétaire général de la CEF devant des journalistes à Paris.

Ce haut responsable de l'Eglise catholique a notamment critiqué "l'indécence des mesures prises par le président des Etats-Unis" Donald Trump "avant qu'il ne revienne" sur sa décision de séparer les familles arrivées illégalement à la frontière.

"Indécence aussi du non-respect de ce que l'Italie et la Grèce ont fait pendant des années pour l'accueil des migrants (...), dans une relative indifférence de l'Europe", a poursuivi le prélat.

Mgr Ribadeau Dumas a rappelé que l'ancien président François Hollande "avait annoncé que nous accueillerions 30.000 personnes dans l'ordre de la relocalisation, et je crois que nous sommes a à peine 9.000" (en fait l'engagement français était de 20.000 environ, et quelque 5.000 personnes ont été accueillies, NDLR).

"C'était impossible d'accueillir 30.000 personnes, c'est-à-dire pas un par commune ? Je m'interroge", a indiqué le porte-parole des évêques, ajoutant: "Je crois qu'on peut faire plus".

"Nous sommes des réalistes qui sont mus par ce que nous dit l'Evangile. Et ce réalisme nous invite (...) à avoir toujours le coeur ouvert, c'est-à-dire à ne jamais se résigner à ce qu'il y ait des gens qui meurent en Méditerranée", a dit le responsable épiscopal.

Pour le père Ribadeau Dumas, l'Aquarius, chargé de 630 migrants et finalement accueilli en Espagne, "ce n'est pas anecdotique. On ne chasse pas l'Aquarius par la Coupe du monde de foot".

Il s'agit de personnes "qui ont bravé la mort". "Qu'on n'oublie jamais que derrière les politiques, il y a des personnes", a insisté le porte-parole, qui se refuse à faire une distinction entre migrants économiques et réfugiés.

Interrogé sur l'opinion des catholiques, partagés sur l'accueil des migrants, le secrétaire général de la CEF a estimé qu'ils avaient "les mêmes peurs que les autres".

"Nous avons un gros travail à faire vis-à-vis de nos troupes", a-t-il reconnu, en indiquant que "beaucoup" de communautés chrétiennes s'étaient déjà mobilisées pour l'accueil des migrants.

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