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Migrants: Nathalie Loiseau regrette d'avoir parlé de "shopping de l'asile"

La ministre chargée des Affaires européennes, Nathalie Loiseau, s'est expliquée jeudi sur son emploi "malheureux", a-t-elle reconnu, de l'expression "shopping de l'asile", qui a suscité de nombreuses réactions d'indignation.

"J'ai utilisé hier (mercredi) lors d'un débat au Sénat l'expression +shopping de l'asile+. Cette expression est malheureuse", écrit la ministre dans une réaction transmise à l'AFP.

Mme Loiseau avait déclaré au Sénat: "Lorsqu'on arrive du Sud-Soudan, on peut décider de faire du shopping de l'asile et décider qu'on est mieux en Suède qu'en Italie. Mais enfin tout de même!".

Ces propos ont aussitôt suscité de vives réactions.

La sénatrice écologiste Esther Benbassa, qui avait posé la question à la ministre, a dénoncé sur Twitter un "vocabulaire indécent". "Le mépris de la misère, une constante de ce gouvernement", a-t-elle ajouté, quand son collègue Bernard Jomier qualifiait les propos de "choquants et déplacés".

"Non Mme Loiseau, les réfugiés ne font pas du shopping de l'asile, mais fuient la mort, les persécutions et la misère", a réagi la maire PS de Lille Martine Aubry, quand Boris Vallaud, porte-parole du PS, a fustigé des propos "honteux".

Le député LREM Matthieu Orphelin a lui aussi dénoncé l'expression, la qualifiant de "formule très malheureuse et surtout si lointaine de la réalité de ces destins brisés".

"Votre expression n'est pas malheureuse, elle est honteuse", a pour sa part tweeté Eric Coquerel, député LFI de Seine-Saint-Denis.

L'expression "est pourtant communément utilisée par les institutions et les spécialistes européens du droit d'asile", se défend Mme Loiseau.

"Elle désigne une pratique constatée : le fait que contrairement au droit européen en vigueur, certains demandeurs d'asile effectuent leurs démarches non pas dans le pays européen dans lequel ils sont entrés mais dans un autre Etat-membre, en fonction des conditions d'accueil ou de la probabilité de succès de leur démarche. Elle désigne aussi la pratique consistant pour un demandeur d'asile débouté dans un Etat-membre à introduire une demande dans un autre", ajoute-t-elle.

"La lutte contre ce qui est désigné par l'expression +shopping de l'asile+ est considérée et affichée comme un objectif de la révision du régime européen d'asile. La France est favorable à une réforme du droit européen en matière d'asile qui permette d'harmoniser les procédures, de préciser les responsabilités de chacun et la solidarité entre Etats-membres pour une politique de l'asile humaine et efficace", indique la ministre dans un courriel de ses services à l'AFP.

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