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Mogherini défend l'absence d'embargo formel sur la vente d'armes à Ankara

(Belga) Federica Mogherini, Haute Représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères, a reconnu lundi après-midi que l'appartenance de la Turquie à l'Otan a freiné la possibilité de l'adoption par l'UE d'un embargo formel sur l'exportation d'armes vers Ankara.

"La Turquie est un allié au sein de l'Otan. Nous ne voulons pas qu'un allié Otan et pays-membre de l'UE soit dans une position juridique délicate à cause d'un embargo formel", a-t-elle indiqué à la suite d'un Conseil des Affaires étrangères de l'UE. Un des principaux points à son ordre du jour était l'action militaire unilatérale débutée par la Turquie mercredi dernier dans le nord de la Syrie, visant les Unités de protection du peuple kurde (YPG). Les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont adopté des conclusions n'ouvrant pas la voie à un véritable embargo européen sur l'exportation d'armes vers la Turquie, mais renvoyant les Etats membres aux critères fixés dans une précédente "position commune" de l'UE. Ces critères stipulent notamment qu'il faut tenir compte, au moment d'évaluer une demande d'autorisation d'exportation de matériel militaire, de la nécessité de ne pas porter atteinte de manière significative à la stabilité régionale. Il y a bien un "engagement pris par les Etats membres", celui "d'avoir des positions nationales claires et fortes quant à l'exportation d'armes vers la Turquie", s'est défendue Federica Mogherini lundi après-midi en conférence de presse. Les Etats "se sont tous engagés à appliquer ce cadre (la position commune, NDLR) à leurs exportations vers la Turquie". Selon la cheffe de la diplomatie européenne, les effets devraient être pratiquement les mêmes qu'un embargo sur l'exportation de matériel militaire. "Cela veut bien dire qu'il y a un coup d'arrêt aux exportations. Mais, c'est vrai, sans pour autant passer par l'instauration formelle d'un embargo qui devrait traverser d'autres canaux de prise de décision". Le mécanisme choisi "permet une décision beaucoup plus rapide, au niveau national avec supervision européenne", a estimé l'Italienne. Elle a rappelé que "dans la plupart des cas, notre politique d'embargo suit des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU", et une telle direction n'a pas été prise pour la Turquie. (Belga)

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