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Mondial-2019 de rugby: au Japon, le pays-hôte affiche ses ambitions

L'exploit face aux Springboks (34-32) de 2015 ou le nul en France (23-23) deux ans plus tard sont peut-être loin mais le Japon ne passe plus inaperçu et compte bien démontrer ses progrès lors de sa Coupe du monde.

"Il y a de grandes attentes autour de nous. Nous comprenons les responsabilités qui nous incombent en tant que pays-hôte et nous sommes préparés pour ça", a assuré le sélectionneur Jamie Joseph, arrivé sur le banc nippon en 2016 au lendemain du 'miracle de Brighton' face à l'Afrique du Sud.

"L'équipe s'est fixée le but d'intégrer le top 8 et nous allons donner 150% pour ça. Nous ne nous faisons pas d'illusions, nous savons à quel point ce sera compliqué. Mais c'est notre objectif", a ajouté le coach, qui a la particularité d'avoir disputé deux Mondiaux en tant que joueur, avec la Nouvelle-Zélande (1995) puis avec le Japon (1999).

Sous la direction de l'ex-troisième ligne, les 'Brave Blossoms' s'appuient sur un rugby de mouvement, où l'impressionnant troisième ligne Kazuki Himeno ou le pilier Koo Ji-won tirent ainsi leur épingle du jeu aux côtés des expérimentés Michael Leitch et Fumiaki Tanaka.

Mais pour éviter de rejoindre l'Angleterre version 2015 sur le mur de la honte des pays-hôtes sorti dès le premier tour, les Japonais devront battre l'Ecosse ou l'Irlande, cadors d'une poule A où figurent également la Russie et les Samoa.

Au delà de ce Mondial à domicile, la Fédération japonaise s'est également fixé l'objectif de s'inviter durablement dans la cour des grands. Pour arriver à ses fins, la JRFU a envoyé une franchise, les Sunwolves, se frotter au Super Rugby. Avec un résultat décevant (huit victoires seulement et 53 défaites dont une humiliation 92-17 contre les Cheetahs en 2016).

- L'expérience Sunwolves -

L'équipe, un temps dirigée par Jamie Joseph, quittera d'ailleurs la compétition après l'édition 2020. Mais le championnat local, gonflé par les grosses entreprises sponsors des clubs, se professionnalise et attire de plus en plus de stars étrangères à défaut d'un public fidèle. Les All Blacks Kieran Read, Brodie Retallick ou le demi de mêlée australien Will Genia vont ainsi rejoindre la Top League après le Mondial.

Ils y retrouveront l'Australien Christian Lealiifano, qui s'inscrit sur la liste d'éminents joueurs passés par le Japon, où figurent également George Gregan, Dan Carter, Sonny Bill Williams ou James Haskell...

De quoi inspirer les jeunes pousses japonaises? Le rugby reste un sport marginal au Pays du Soleil Levant, où le football mais surtout le baseball règnent en maîtres.

Autre problème, celui de la taille: Wimpie van der Walt et Himeno, qui culminent à 1,90 m, sont les joueurs les plus grands des 'Blossoms'. Difficile dans ce cas de rivaliser avec les meilleures nations mondiales en touche.

Pour compenser, Joseph et son staff ont concocté une série d'entraînements intensifs du côté de Miyazaki, dans le sud du pays, histoire d'améliorer la forme physique de ses joueurs, "un facteur clé" de ce Mondial qui s'annonce humide et étouffant, selon le sélectionneur.

"Notre jeu est basé sur la vitesse, l'habileté et l'organisation", assure le technicien néo-zélandais.

"La différence, cette année, c'est que nous sommes suffisamment en forme pour jouer ce rugby-là. On s'entraîne à un niveau d'intensité qui est supérieur de 25% à celui de nos matches. Et c'est notre arme principale", a-t-il ajouté.

En cas de qualification historique pour les quarts, il faudra s'attaquer à un ogre, la Nouvelle-Zélande ou l'Afrique du Sud, mais, promet le capitaine Michael Leitch, "nous n'allons pas nous coucher devant eux non plus".

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