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Mondial de rugby: l'Afrique du Sud gâche la fête japonaise

L'histoire s'arrête là. Les surprenants Japonais, qui avaient battu successivement l'Irlande puis l'Ecosse, se sont heurtés au réalisme sud-africain (26-3), dimanche à Tokyo, en quarts de finale de la Coupe du monde.

Sortis vainqueurs d'un match aussi intense que rugueux, les Springboks affronteront donc en demi-finale le pays de Galles.

Les Sud-Africains ont inscrit trois essais, dont un doublé de l'ailier Makazole Mapimpi (4e, 70e). Le demi de mêlée Faf de Klerk a parachevé son travail immense, tant en défense qu'en attaque, en marquant lui aussi (66e).

"Les Japonais attaquent vraiment bien donc on savait qu'il nous faudrait fournir un énorme effort défensif", a confié De Klerk.

"C'était un match extrêmement physique, ils savent tenir le ballon pour de longues périodes donc il fallait qu'on soit prêts et qu'on parvienne à exploiter les espaces", a ajouté le joueur de Sale.

Trois essais, 11 points d'Handré Pollard au pied... c'est amplement suffisant pour rejoindre le dernier carré pour la cinquième fois de l'histoire, alors que les Springboks n'avaient pas été autorisés aux deux premières Coupes du monde (1987, 1991) pour cause d'apartheid. Et, surtout, mettre fin au rêve du XV japonais à domicile.

Au coup de sifflet final, les braves Cherry Blossoms, visiblement touchés, ont communié avec leur incroyable public, venu les encourager en masse dans le Tokyo Stadium.

L'ambiance était peut-être moins étouffante qu'à Yokohama, lors du match décisif remporté devant l'Ecosse, sept jours avant, la faute -sans doute- à une pression accrue. Et le rêve secret que tout est désormais possible.

Chaque action des Blossoms était accompagnée de "Nippon! Nippon! Nippon!" assourdissants, chaque offload suivi d'applaudissements nourris, chaque ballon porté par leur N.6 favori ponctué de "Leeeeeiiiiitttcccchhhhhh" enthousiasmants...

Mais ce sont bel et bien les Sud-Africains qui joueront, dimanche, pour une place en finale, potentiellement la troisième de leur histoire.

- Maul dévastateur -

Oublié, le 'miracle de Brighton', le jour de gloire du rugby japonais, son essai à la dernière minute et cette victoire arrachée aux Boks (34-32) lors du Mondial-2015.

Mieux, ils ont retrouvé les principes défensifs mis en place par leur sélectionneur Rassie Erasmus, l'affamé Faf de Klerk en tête, et empêché les Japonais d'inscrire un essai pour la première fois de la compétition. Comme souvent, les Sud-Africains ont su faire déjouer leurs adversaires.

Avec six avants sur le banc des remplaçants au coup d'envoi, le patron des Boks avait de toute façon donné le ton: ils allaient faire parler leur puissance pour "fracasser" la vitesse d'exécution et la capacité à exploiter le moindre ballon des Japonais.

"C'était très frustrant. On aurait pu avoir deux ou trois essais de plus à la mi-temps. On était inquiets à la pause, on était nerveux", a confié Erasmus.

Avec vingt plaquages ratés au total, il n'a pas vraiment été écouté. Erasmus pestera aussi devant les nombreuses munitions gâchées par ses hommes, qui auraient pu (dû ?) se mettre à l'abri plus tôt. Entre quelques déchets, ils sont quand même parvenus à inscrire un essai estampillé "Springboks", avec un maul dévastateur sur... 50 mètres, et un ballon libéré dans le bon tempo pour le demi de mêlée Faf de Klerk (66).

Les Springboks ont fait parler puissance, expérience et pragmatisme, profitant de la moindre opportunité pour marquer et construisant patiemment leur succès.

Cela sera-t-il suffisant d'abord pour bousculer les Gallois, et surtout conquérir une troisième fois le trophée Webb Ellis ? La nation arc-en-ciel se raccroche à la numérologie: comme entre 1995 et 2007, douze années se sont écoulées depuis le dernier sacre. L'histoire de 2019, elle, passe d'abord par le pays de Galles.

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