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Mondial de rugby: All Blacks, paris perdus et nouvelle page

La Coupe du monde ratée des All Blacks a mis en pleine lumière les paris manqués par le sélectionneur Steve Hansen, qui quittera son poste à l'issue de la compétition. La Fédération misera-t-elle sur la continuité ou, face au constat d'échec, osera-t-elle une rupture ?

Le match pour la troisième place, contre le pays de Galles vendredi prochain à Tokyo, permettra tout au mieux aux Néo-Zélandais de quitter sur une note un peu moins amère la compétition, dans laquelle ils ont connu, samedi contre l'Angleterre en demi-finales (19-7), leur première défaite depuis 2007.

Mais il n'en changera pas la face, marquée du sceau de l'échec, puisqu'ils visaient un troisième titre consécutif.

Avant de dire au-revoir à Hansen qui, en poste depuis l'après Mondial-2011 (il était auparavant adjoint), affiche un bilan ahurissant de 86% de victoires, marqué par le titre planétaire de 2015 mais légèrement terni par l'échec de 2019.

Certains de ses choix ont interpellé, quand bien même il avait sous la main un matériel de qualité moindre qu'il y a quatre ans, après les départs des monuments Dan Carter (112 sélections), Richie McCaw (148 sél.), Conrad Smith (94 sél.) et Ma'a Nonu (103 sél.).

Une ligne arrière plus expérimentée ne se serait sans doute pas entêtée, comme samedi, à relancer à tout crin à la main de son propre camp pour aller s'empaler sur les barbelés dressés par les Anglais et leur rendre des ballons.

Pour remplacer au centre Nonu et Smith, justement, Hansen et ses adjoints ont tâtonné avant de miser sur la paire composée d'Anton Lienert-Brown et Jack Goodhue (24 ans tous les deux), associés pour la première fois... en août! A rebours des habituels usages en sélection, de faire confiance aux joueurs sur la durée.

Au centre toujours, le staff a préféré sélectionner le vétéran Sonny Bill Williams (34 ans) plutôt que l'explosif Ngani Laumape (26 ans), resté à quai comme l'expérimenté pilier droit Owen Franks (31 ans). Il a même fait de "SBW", qui a paru faire son âge samedi, son remplaçant derrière, laissant en tribunes Ryan Crotty.

- Smith, Ioane et Crotty en tribunes -

L'arrière-ailier Ben Smith, cadre du titre de 2015, et l'ailier Rieko Ioane, sensation de ces deux dernières années, ont subi le même sort que Crotty, Hansen leur préférant les ailiers Sevu Reece et George Bridge, lancés dans le grand bain international il y a moins d'un an.

Beauden Barrett, qui a flambé à l'ouverture ces dernières saisons, a lui été repositionné cet été à l'arrière, poste où il n'avait démarré que huit fois avant samedi.

Le but était, à seulement quelques mois de la Coupe du monde, de faire de la place à l'ouverture à Richie Mo'unga, meilleur buteur mais qui n'honorait que sa neuvième titularisation avec le N.10 dans le dos, face au XV de la Rose. Son manque d'expérience s'est vu.

Hansen a également maintenu sa confiance au poste de N.8 au capitaine Kieran Read, alors que de nombreuses voix, en Nouvelle-Zélande, plaidaient pour qu'il échange son poste avec le troisième ligne côté ouvert Ardie Savea, plus explosif. Read, lui aussi, a souffert face à la Rose.

- Foster ou Robertson ? -

En troisième ligne toujours, son pari de titulariser samedi, pour la première fois au niveau international, le troisième ligne Scott Barrett a été largement perdu: le cadet de la fratrie n'a pas pesé en touche et a privé les All Blacks d'un meilleur "gratteur" dans les regroupements. Où les Anglais ont régné en maîtres.

Hansen, qui dès la mi-temps a remplacé Barrett par Cane, l'a reconnu: "Si nous pouvions revenir en arrière, nous ferions sans doute différemment."

"Vous trouvez toujours des raisons à la défaite, et peut-être que des choses cachées ont été révélées au grand jour" samedi, a-t-il ajouté dimanche.

Son échec est aussi celui du staff en place, et pourrait pousser la fédération à reconsidérer sa première option de succession, selon la presse néo-zélandaise, celle de faire de l'actuel adjoint chargé des arrières, Ian Foster, le futur patron.

L'autre grand favori s'appelle Scott Robertson, ancien troisième ligne des All Blacks qui vient cet été de remporter le Super Rugby pour la troisième fois de suite, avec les Crusaders.

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