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Mondial de rugby: Japon, des raisons d'y croire

Des arguments à faire valoir: après sa victoire contre l’Écosse dimanche à Yokohama (28-21), le Japon aborde les quarts de finale de la Coupe du monde contre l'Afrique du Sud gonflé de confiance sur son jeu parfaitement maîtrisé, sa forme physique étincelante et porté par tout un pays.

Place à une double revanche, dimanche prochain à Tokyo: de la rencontre du Mondial-2015, que les "Brave Blossoms" avaient remportée à la surprise générale (34-32) à Brighton, et de celle du 6 septembre, largement perdue (41-7) en préparation.

Après avoir atteint les quarts de finale pour la première fois de leur histoire, ils n'auront "rien à perdre", selon les mots, lundi, de Kenki Fukuoka.

L'ailier supersonique et ses équipiers peuvent s'appuyer sur les certitudes acquises pendant la phase de poules pendant laquelle, d'après leur capitaine Michael Leitch, ils n'ont "cessé de progresser; notre confiance grandit" au fil de quatre victoires en quatre matches, notamment contre l'Irlande (19-12).

"Il y a quatre ans, nous avancions masqués. Pas cette fois: nous avons battu deux équipes du Tier 1 (l'élite du rugby mondial selon la classification de World Rugby, NDLR) et terminé en tête de notre poule. Nous avons écrit l'histoire et accompli des choses incroyables pour le rugby japonais mais le tournoi n'est pas fini", appuie le deuxième ligne Luke Thompson.

- "Pour tout un pays" -

En effet, et tout un pays pousse pour les porter le plus loin possible. Comme face aux Écossais, dans un stade de Yokohama (67.666 spectateurs) aux couleurs rouge et blanche.

"Une incroyable source de motivation", soulignait le sélectionneur Jamie Joseph après la rencontre, quand son homologue écossais, Gregor Townsend, estimait à "10 ou 20%" le gain induit par le fait de jouer à domicile.

"Nous ne jouons pas que pour nous mais pour tout un pays" abondait Thompson. Un pays touché par le passage du typhon Hagibis, samedi et dimanche, qui a tué au moins 35 personnes, alors que près de 20 personnes restent disparues lundi.

Les "Brave Blossoms" disent jouer pour ces victimes, à l'image du troisième ligne Kazuki Himeno: "Nous allons continuer à travailler et donner du courage aux Japonais à travers le rugby."

Si ce soutien et cette mission d'intérêt général peuvent donner leur donner des ailes, les Japonais peuvent également s'appuyer sur du concret pour rêver en grand.

A commencer par leur forme physique, au plus haut après avoir bénéficié d'une saison de championnat raccourcie et d'un temps de jeu aménagé au sein de la franchise des Sunwolves en Super Rugby. "Nous sommes très bien préparés, en grande forme", convenait dimanche Thompson.

Physiquement au point, les "Cherry Blossoms" peuvent développer leur jeu fait de mouvement, passes après-contact et mobilité, calqué sur leurs gabarits. Ils jouent sur leurs qualités et notamment celles de leurs ailiers Fukuoka et Kotaro Matsushima.

"Ce qui m'a le plus impressionné, c'est la vitesse qu'ils mettent dans leur jeu. Probablement plus qu'aucune autre équipe", soulignait ainsi l’Écossais Scott Cummings dimanche.

- Tableau ouvert -

Mais Jamie Joseph, en poste depuis 2016, a également façonné une équipe solide en conquête et qui peut s'appuyer sur de puissants porteurs de balle devant, Leith et Himeno en tête, pour créer de l'avancée et placer sur orbite les flèches arrières.

Une équipe, surtout, qui se connaît sur le bout des doigts après avoir passé quatre mois ensemble, voire davantage pour les joueurs qui évoluent ensemble avec les Sunwolves, entraînés par... Joseph.

Les Sud-Africains sont prévenus: ils devraient affronter une équipe bien plus rodée et en confiance qu'il y a un peu plus d'un mois à Kumagaya, où les Japonais avait "manqué énormément d'occasions" et offert des essais sur interception aux Boks, selon Townsend.

Même si ces derniers disposent aussi de jambes derrière, les "Brave Blossoms" ont de plus prouvé, contre l'Irlande, qu'ils pouvaient rivaliser dans le combat au près.

Et si jamais ils parvenaient à terrasser l'ogre sud-africain, alors leur tableau, qui leur proposera en demi-finales le pays de Galles ou la France et non les favoris néo-zélandais et anglais, leur autorise tous les espoirs. Et ceux de tout un pays.

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