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Mondial de rugby: les All Blacks ne vont pas épargner le Canada

Les rois néo-zélandais de la planète ovale contre les amateurs canadiens: deux mondes se rencontrent mercredi (12h15 françaises, 10h15 GMT) à Oita où les All Blacks n'entendent pas épargner leurs adversaires dans l'une des affiches les plus déséquilibrées de la Coupe du monde.

Quel sera l'écart final au score? Les sites de paris sportifs ont fixé la barre à 66 points en faveur des doubles champions du monde en titre. Vu le sérieux avec lequel ces derniers considèrent leur opposant, la correction de 2011 (79-15) pourrait être dépassée.

Kieran Read était déjà là et n'a pas perdu un match de Coupe du monde depuis. Et si le capitaine néo-zélandais n'a pas l'intention de s'apitoyer sur le sort des Canucks, c'est parce qu'il voit le match comme une étape vers une troisième couronne consécutive.

"Nous voulons assommer ce match", a expliqué le troisième ligne, qui veut que son équipe reste "aussi structurée que possible" face à un navire canadien qui devrait rapidement prendre l'eau. Tout en donnant le feu vert aux ailiers Rieko Ioane et Jordie Barrett pour d'éventuels exploits personnels: "si des opportunités se présentent d'elles-mêmes, j'espère que les gars pourront les saisir".

- Ioane doit refaire ses preuves -

Le sélectionneur Steve Hansen a effectué 11 changements par rapport à son XV de départ vainqueur de l'Afrique du Sud (23-13). Mais son réservoir est tel que cela devrait avoir peu d'impact sur la qualité de la copie. Avec Ioane et Sonny Bill Williams parmi les entrants - sachant que Ben Smith est sur le banc -, difficile de parler d'équipe B...

Un tel match face à un adversaire infiniment moins armé sert à "s'assurer d'être dans une bonne forme individuelle", estime Read, mais aussi à gagner en "confiance" collective.

Si Hansen a opéré une rotation collective, il a ainsi maintenu ses deux leaders de jeu, Richie Mo'unga à l'ouverture et Beauden Barrett à l'arrière, afin qu'ils continuent d'acquérir des automatismes (5e association). "Ils ont besoin d'un peu plus de temps ensemble. Je ne dis pas que cela ne fonctionne pas. C'est juste une question de temps", assume Hansen.

Outre ces deux joueurs-clés, Ioane - 23 essais en 26 matches avec les Blacks - sera particulièrement scruté après avoir perdu cet été, au profit du nouveau venu Sevu Reece, sa place dans l'équipe-type. "C'est important qu'il joue bien", a réclamé Hansen.

Sur l'autre aile, Jordie Barrett aura aussi beaucoup à prouver, d'autant qu'il débutera avec ses frères Beauden et Scott, fait inédit pour les All Blacks dans un Mondial.

- Les sacrifices des Canadiens -

Les Canadiens sont prévenus... mais ils ont "tout à gagner et rien à perdre", estime leur entraîneur Kingsley Jones, pour lequel être présent au Japon est déjà une "formidable réussite". "C'est une opportunité pour nous de nous mesurer à une grande équipe", souligne l'ancien international gallois.

Hormis leur capitaine Tyler Ardron, qui ne partira pas dans l'inconnu puisqu'il évolue chez les Chiefs néo-zélandais, et quelques autres joueurs comme DTH van der Merwe (Glasgow), les Canadiens évoluent loin du monde professionnel. "Certains ont dû compromettre leurs emplois", explique Jones. Le centre Nick Blevins a par exemple dû lâcher pour quelque temps la chaine de restauration végétalienne qu'il possède et "payer des gens pour être remplacé".

Arrivé en 2017 à la tête du Canada, Jones, qui dirigeait auparavant la franchise galloise des Dragons, a découvert le véritable casse-tête de rassembler ses joueurs amateurs pendant plusieurs mois. "Les joueurs n'y arrivent pas, tout simplement. Ils ont des familles, ils ont des emplois."

Logique donc, pour ceux qui sont arrivés jusqu'au Japon, que le plaisir de rencontrer leurs idoles l'emporte sur la peur d'être ridicule. Le talonneur remplaçant Andrew Quattrin est même excité à l'idée de se faire "fracasser par Kieran Read"!

"C'est passionnant pour eux, non?", comprend le capitaine des All Blacks, qui entend en retour "montrer du respect" aux Nord-Américains en "jouant notre meilleur rugby"...

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