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Mondial U20 de rugby: au bout de la fatigue, le doublé pour les Bleus?

Un cinquième match en moins de trois semaines: en Argentine, l'équipe de France de rugby des moins de 20 ans doit oublier lassitude et fatigue pour conquérir un second titre mondial consécutif samedi (20h30) à Rosario face à l'Australie.

Non, le triomphe de 2018 à Béziers n'était pas uniquement lié à l'avantage de jouer devant son public. Un an plus tard, les Bleuets se retrouvent de nouveau en finale, alors que les générations précédentes n'avaient jamais fait mieux que 4e (2011, 2015 et 2017).

"Il n'y a pas d'héritage à défendre", clame depuis le départ l'entraîneur Sébastien Piqueronies, joint par l'AFP. Le staff a refusé depuis le départ l'idée d'un titre à défendre, et de diffuser - dans un premier temps - la vidéo d'encouragements des champions du monde de l'an passé trop âgés pour retenter l'aventure.

Avant de la montrer finalement mardi. "Ce fut un moment émotionnel fort. Mais il était hors de question de se servir de cela pour préparer les matches, étant donné qu'on est persuadé que ce sont les garçons de cette année qui vont se créer quelque chose", explique le manager.

Le vécu a quand même du bon. Des huit champions du monde encore présents, les six cadres, le pilier Jean-Baptiste Gros, le deuxième ligne Kilian Geraci, le troisième ligne Jordan Joseph, l'ouvreur Louis Carbonel, le centre Arthur Vincent et l'ailier Matthis Lebel "font preuve de décisions plus justes, de leadership naturel", reconnaît leur coach. "Que ce soit dans la préparation du match ou les décisions sur le terrain, chacun a eu une importance capitale pour moi."

- Prime à la fraîcheur -

Mais face à l'Australie, l'expérience ne suffira pas. "L'insouciance et la fraîcheur seront déterminantes à mes yeux. La compétition est tellement harassante, tellement longue, pompe tellement d'énergie...", estime le manager des Bleuets.

Les douze équipes engagées disputeront en effet leur 5e match en 18 jours à Rosario, où s'est tenue l'intégralité de la compétition. Une épreuve pour les corps comme pour les têtes, qui requiert une organisation méticuleuse de l'encadrement.

Moins d'entraînements, plus de récupération: les Bleuets ont multiplié les soins "pour optimiser (leurs) chances de récup', ce qui est la priorité du moment", dit Piqueronies. Adieu musculation et bonjour balnéo- et cryothérapie.

Le rythme effréné peut aussi expliquer l'inconstance des résultats: laminés par l'Argentine (47-26), les Bleus ont rejoint le dernier carré par un trou de souris avant d'étouffer défensivement le favori sud-africain (20-7). "Contre l'Argentine, on a été battus par meilleurs que nous parce qu'on a mal joué au rugby. Contre l'Afrique du Sud, ils ont paradoxalement bien décidé, il y a eu des super attitudes techniques, ils ont bien lu le jeu et appliqué le plan qu'ils s'étaient fixé."

Reste à se débarrasser de l'Australie, "une équipe très athlétique et mobile, qui nous ressemble un peu: elle a de grosses individualités mais joue surtout très bien au rugby", selon Carbonel.

"Ce n'est pas le même style que l'Afrique du Sud. Elle est moins physique mais plus joueuse", ajoute le Toulonnais.

"La perf' des garçons contre les Sud-Africains, sur le plan défensif, a été exceptionnelle. Il faudra être encore meilleurs défensivement samedi", prévient Piqueronies. Le doublé est à ce prix.

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