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Mondiaux d'athlétisme: Dalilah Muhammad, un obstacle de taille

Trois mois après avoir battu le record du monde de la spécialité, l'Américaine Dalilah Muhammad aborde la finale du 400 m haies des Mondiaux de Doha en position de force, vendredi. A moins que la prometteuse Sydney McLaughlin en décide autrement.

La New-Yorkaise ne devrait a priori pas trop s'en faire. Championne olympique en 2016 puis auteur d'un temps historique (52 sec 20) lors des sélections américaines fin juillet à Des Moines (Iowa), l'athlète de 29 ans possède un CV long comme le bras censé, en théorie, la prémunir de tout danger au Qatar où elle convoite un premier titre mondial. Seulement voilà, l'éclosion de la surdouée des haies, Sydney McLaughlin, est de nature à modifier quelque peu la donne.

A 20 ans, la jeune coureuse, nommée révélation de l'année en 2018 par la Fédération internationale (IAAF) et qui a déjà dominé son aînée à deux reprises cette saison, le 13 juin à Oslo et le 29 août en finale de la Ligue de diamant à Zürich, arrive pleine d'ambitions aux Mondiaux. Et niveau chrono, elle est loin d'être ridicule puisqu'elle est déjà la 9e performeuse de tous les temps (52 sec 75). De quoi rendre l'issue de la course quelque peu incertaine.

Depuis son apparition sur le devant de la scène en 2016 et une participation aux Jeux olympiques de Rio à 17 ans à peine (du jamais-vu pour une Américaine depuis 1972), chacune des sorties de McLaughlin suscite la curiosité. Après avoir tout écrasé chez les jeunes, celle qui détient le record du monde juniors sur les haies basses n'en finit pas de repousser les barrières.

- Muhammad ne doute pas -

Passée professionnelle il y a tout juste un an après avoir couru sous les couleurs de l'Université du Kentucky, McLaughlin, qui a pour idole la multi-médaillée Allyson Felix, baigne dans l'athlétisme depuis toute petite: son frère Taylor a été vice-champion du monde juniors du 400 m haies en 2016 et son père Willie demi-finaliste sur 400 m des sélections US pour les JO-1984.

Face à de telles références, Muhammad, qui reste sur deux échecs aux Mondiaux (2e en 2013 à Moscou et en 2017 à Londres), sait que la moindre erreur se paiera très cher.

"Je pense que l'on a rarement vu une telle densité sur le 400 m haies, a déclaré l'Américaine qui n'oublie pas non plus sa compatriote Ashley Spencer, 3e chrono de l'année (53 sec 11). Chacune pousse l'autre à se surpasser et on sait que si l'on n'est pas parfaite le Jour J, on n'aura aucune chance de gagner. Mais j'adore ce genre de pression."

Loin de douter d'elle-même, la championne olympique est même persuadée de pouvoir améliorer son record du monde, conquis malgré un mauvais départ.

"Cela donne envie de courir encore plus vite. Je sais que je si je démarre rapidement, cela pourrait déboucher sur un meilleur chrono, alors pourquoi pas?", a-t-elle lancé. La jeunesse triomphante de McLaughlin contre l'expérience de Muhammad: le duel fait saliver d'avance.

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