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Mondiaux d'athlétisme: Jimmy Vicaut, la belle occasion?

A seulement 27 ans, le sprinteur Jimmy Vicaut se présente déjà pour la 5e fois au départ de l'épreuve reine des Mondiaux, le 100 m, orpheline d'Usain Bolt et à la hiérarchie incertaine. Une opportunité à saisir?

Les Mondiaux sont intimement liés à l'histoire sportive du Francilien: en 2011 il fait à 19 ans une entrée fracassante chez les grands en terminant 6e à Daegu (Corée du Sud). Depuis, il est attendu au moins en finale à chaque fois, un contrat presque rempli (il échoue en demi-finales en 2013 seulement), même s'il n'a jamais fait mieux qu'en Corée (8e en 2015, 6e en 2017).

Son record d'Europe, 9 sec 86 égalé à Paris en juillet 2015, appelle même des ambitions supérieures. Mais à chaque fois ça coince, Vicaut fracasse le chrono en meeting puis déçoit en championnat, trahi parfois par son corps, sa tête, ou un peu des deux.

Nouveauté cette année, il débarque à Doha avec un meilleur temps qui n'a rien d'impressionnant (10 sec 02 en série des Championnats de France à Saint-Etienne), sans être passé sous la barrière des dix secondes.

"Je suis monté en puissance cette année. Avant j'arrivais avec un gros chrono mais je ne faisais rien à chaque fois. Pour une fois je suis un outsider, je suis dans l'ombre et je me sens en forme. Plus fort qu'aux Championnats de France, je veux juste aller le plus loin possible", a-t-il assuré en conférence de presse.

"Les 10 secondes? Tranquille, ça va venir. Je n'ai pas oublié comment courir vite rassurez-vous", a-t-il souri.

- "Au meilleur de sa forme" -

S'il retrouve son meilleur niveau, l'opportunité semble belle. La légende Usain Bolt est à la retraite. L'Américain Christian Coleman, sprinteur le plus rapide depuis deux ans, a subi un important tourbillon médiatique lié à trois manquements à sa localisation antidopage. Il sera bien là mais il n'a pas couru en compétition depuis les sélections américaines il y a deux mois!

Quand au tenant du titre Justin Gatlin, il reste rapide à 37 ans (9.87 cette saison) mais a terminé sa dernière compétition en boitant début septembre.

Derrière ces deux favoris, c'est le désert, d'autant plus que Noah Lyles se concentre sur le 200 m. Il y a les jeunes qui paraissent un peu tendres (le Nigérian Divine Odururu, l'Américain Cravon Gillepsie), les revenants au niveau incertain (le Canadien Andre De Grasse, le Jamaïcain Yohan Blake) et une palanquée d'outsiders (le Britannique Zharnel Hugues, l'Ivoirien Arthur Cissé, le Sud-Africain Akani Simbine), dont Jimmy Vicaut.

"On verra vendredi et samedi, réfrène-t-il. Le plateau reste relevé quand même avec des mecs qui courent en moins de 9 sec 90 (quatre dont Lyles, absent). Chaque championnat est différent du précédent, ce qui importe à la fin, c'est la médaille."

"Il est au meilleur de sa forme, assure de son côté son entraîneur à l'Insep Dimitri Demonière. Jimmy est un athlète qui a pas mal de vécu avec de nombreuses finales."

"Il vit une saison correcte, sans pépin physique. On a retardé au maximum son pic de forme en adaptant sa charge d'entraînement, ce qui doit lui permettre d'être performant maintenant", et de concrétiser enfin les promesses nées en 2011.

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