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Mondiaux d'athlétisme: un trio pour marquer l'histoire sur 400 m haies

Une course d'anthologie en perspective? Avec Karsten Warholm, Rai Benjamin et Abderrahman Samba, la finale du 400 m haies, lundi à Doha, promet d'être l'un des grands moments des Mondiaux d'athlétisme avec dans le viseur des trois phénomènes, le vieux record du monde de Kevin Young (46 sec 78, en 1992).

- Karsten Warholm: le Viking fou -

Le Norvégien était devenu champion du monde en 2017 à Londres dans un relatif anonymat. Mais cette année il débarque au Qatar avec un tout autre statut. A seulement 23 ans, le costaud Warholm (1,87 m, 80 kg) a pris une nouvelle dimension en battant à trois reprises le record d'Europe, porté à 46 sec 92 le 29 août à Zürich, ce qui fait de lui le 2e performeur de l'histoire, rien que ça.

Le facétieux Viking à l'humour décalé, habitué des départs canons, est aussi capable de briller sur le plat comme l'a prouvé le titre européen décroché l'hiver dernier en salle à Glasgow avec un record continental égalé (45 sec 05).

Difficile dans ces conditions de cerner ses limites. "Je ne sais pas où tout ça va me mener. Le record du monde, ça fait peur mais c'est vrai que je m'en rapproche", avait-il déclaré en juillet à Londres.

Mais avant de songer à dépasser Kevin Young, Warholm doit d'abord maîtriser ses deux grands rivaux Samba et Benjamin. Une perspective qui commence à le stresser à mesure que l'échéance fatidique approche.

"Je suis un peu nerveux et je pense que tout le monde peut comprendre pourquoi. Il va y avoir une finale dont on parle depuis longtemps. Le niveau est très très haut et je vais devoir m'employer pour avoir une chance de gagner", a-t-il expliqué à Doha.

- Rai Benjamin: le touche-à-tout -

Le natif de Mount-Vernon (Etats-Unis) est un coureur polyvalent, également à l'aise sur le 400 m plat (record personnel en 44 sec 31) et le 200 m (RP en 19 sec 99). Après avoir débuté sa carrière sous les couleurs d'Antigua-et-Barbuda, d'où sont originaires ses parents, Benjamin (22 ans) a opté pour les USA en octobre 2018. Quatre mois auparavant, il avait réussi un chrono de feu (47 sec 02), son premier grand fait d'armes.

Il a fait encore mieux cette année à Zürich (46 sec 98) mais il a eu le malheur de tomber sur un Warholm déchaîné. Une défaite qui lui a servi de leçon.

"Je l'ai perdu de vue durant la course, a-t-il indiqué. Je pensais qu'il était près de moi puis j'ai vu qu'il était très loin devant. C'était techniquement une course médiocre de ma part. Je devrais être moins conservateur la prochaine fois et ne pas me retenir autant que je l'ai fait."

- Abderrahman Samba: la fierté du Qatar -

Le hurdleur de 24 ans est l'une des deux vedettes de l'athlétisme qatari avec le champion du monde du saut en hauteur Mutaz Essa Barshim. Né en Arabie saoudite d'un père mauritanien et d'une mère saoudienne, Samba a été naturalisé en 2016. Il a éclaté à la face de la planète athlétisme le 4 mai 2018 au meeting de Doha en descendant pour la première fois sous les 48 secondes (47 sec 57) avant de signer deux mois plus tard un temps prodigieux à Paris (46 sec 98).

Selon l'ancien champion du monde français Stéphane Diagana (1997), interrogé par l'AFP, Samba possède un "potentiel moindre" sur le plat que Warholm et Benjamin mais "ça reste du très haut niveau et c'est assez extraordinaire de voir un athlète de ce calibre sans références dans les catégories de jeunes".

Mais Samba, qui rêvait tout haut du record du monde en début de saison, a abordé ces Mondiaux à la maison lesté d'interrogations. Des blessures (hanche, cuisse) l'ont éloigné des pistes et sa dernière course remonte au 12 juillet. Deuxième de sa demi-finale derrière Benjamin, il apparaît nettement plus en retrait que les deux autres prétendants à la couronne mondiale. Peut-être pourra-t-il compter sur le réveil du public local, pour l'instant guère passionné par ces Championnats du monde et qui peine jusque-là à remplir le Khalifa stadium.

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