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Netanyahu accusé de favoriser une crise pour avancer les élections

Des membres de la coalition gouvernementale ont accusé dimanche le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, confronté à une possible inculpation dans des affaires de corruption présumée, de favoriser une crise politique pour provoquer des élections anticipées.

Les derniers sondages prédisent une victoire du Likoud (droite), le parti de M. Netanyahu, en cas d'élections législatives anticipées, malgré plusieurs enquêtes policières concernant le Premier ministre. Une victoire pourrait renforcer sa position avant une décision du procureur général sur une éventuelle inculpation.

Une véritable crise pourrait toutefois surgir au sujet de la loi sur la conscription des ultra-orthodoxes, des partis ayant menacé de quitter la coalition gouvernementale à ce sujet.

Dimanche, M. Netanyahu a répété qu'il travaillait pour "un gouvernement stable qui fonctionnerait jusqu'à la fin de son mandat, en novembre 2019".

Mais certains au gouvernement ont laissé entendre qu'il aurait d'autres objectifs, alors que les jours à venir s'annoncent décisifs pour la coalition.

Les membres de cette coalition sont à couteaux tirés sur un projet de loi qui force une partie des ultra-orthodoxes à faire leur service militaire. Les partis ultra-orthodoxes ont menacé de ne pas voter le budget 2019 en cas d'adoption de cette loi.

"Durant la semaine écoulée, une bonne solution a été trouvée pour cette crise. Je peux vous assurer qu'il n'y a pas de crise", a toutefois dit le ministre de l'Education Naftali Bennett, chef du parti nationaliste religieux Foyer juif, un pilier de la coalition.

Mais il a ajouté: "Il se peut que, pour des raisons personnelles, certains aient intérêt à perpétuer cette crise et mener à des élections mais au final, une seule personne décidera si elle veut ou non des élections et c'est le Premier ministre".

"Le sentiment est que le Premier ministre est tombé amoureux de cette prétendue crise (...)", a écrit de son côté sur Twitter le député Yaakov Margui, du parti ultra-orthodoxe séfarade Shass.

Dimanche soir, les médias ont rapporté que les rabbins formant le conseil supérieur du parti "Judaïsme unifié pour la Torah", avaient refusé un compromis présenté sur la loi en question, et demandé à leurs députés de ne pas voter pour le budget dans ces conditions.

Et si le Shass refuse lui aussi de voter le budget 2019, la crise gouvernementale serait entérinée, la coalition dépendant des voix de ces deux formations.

Face aux ultra-orthodoxes, le ministre des Finances Moshe Kahlon, du parti Koulanou (centre droit), a averti que si le budget n'est pas adopté d'ici Pâques, fin mars, il recommanderait à sa formation "de quitter le gouvernement".

De même, le ministre de la Défense Avigdor Lieberman, farouche adversaire de l'exemption des ultra-orthodoxes, a aussi mis sa participation gouvernementale dans la balance.

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