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Nicaragua: "On va protester" jusqu'au départ d'Ortega, assurent les étudiants

"Qu'ils s'en aillent!", ont scandé lundi des centaines d'étudiants nicaraguayens qui ont défilé dans les rues de la capitale contre le gouvernement de Daniel Ortega, déterminés à protester "jusqu'à ce que ces criminels démissionnent".

"Même s'ils nous tuent et nous répriment, on va poursuivre cette lutte", ont lancé ces jeunes en réclamant "justice" pour leurs camarades tués lors des affrontements avec les forces de l'ordre.

Dans la nuit de vendredi à samedi, deux jeunes avaient été tués durant une violente attaque menée par les forces pro-gouvernementales contre une église de Managua, où quelque 200 étudiants s'étaient retranchés.

"La mort de mes frères me fait mal, je n'ai rien pu faire pour eux, on était cernés. On ne vas pas reculer d'un pas, ils ne seront pas morts en vain", a déclaré à l'AFP un jeune au visage recouvert par un t-shirt et qui souhaite rester anonyme. Il assure avoir survécu à l'attaque de ce week-end.

Par ailleurs, six civils et quatre policiers ont trouvé la mort dimanche dans des opérations des forces de police et paramilitaires à Masaya, une ville rebelle située à une trentaine de kilomètres de la capitale Managua, et dans ses environs, selon un bilan provisoire de l'Association nicaraguayenne des droits de l'homme (ANPDH).

Il s'agit des derniers épisodes en date dans les violences qui secouent depuis trois mois ce pays, le plus pauvre d'Amérique centrale, et qui ont fait au moins 282 morts et quelque 2.000 blessés.

"Non à la répression. Ortega assassin, tu vas finir par partir", pouvait-on lire sur une pancarte de la marche qui s'est terminée devant la prison d'El Chipote, dans le centre de la capitale. Des centaines de jeunes ont été arrêtés au cours des manifestations de ces dernières semaines.

Le gouvernement qualifie les protestataires de "putschistes" et de "délinquants".

Un mouvement de protestation, dont les étudiants sont le fer de lance, a été lancé le 18 avril contre le gouvernement de Daniel Ortega.

Le chef de l'Etat, 72 ans, à la tête du Nicaragua depuis 2007, après l'avoir déjà dirigé de 1979 à 1990, est accusé d'avoir durement réprimé les manifestations et mis en place avec son épouse Rosario Murillo, qui occupe les fonctions de vice-présidente, une "dictature" marquée par la corruption et le népotisme. Ses adversaires demandent des élections anticipées ou son départ.

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