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Nicaragua: ouverture d'un dialogue après un mois de manifestations

(Belga) Un dialogue national doit s'ouvrir à compter de mercredi au Nicaragua pour tenter de trouver une issue à la crise secouant ce pays d'Amérique centrale où 53 personnes ont trouvé la mort dans des manifestations depuis un mois.

C'est la Conférence épiscopale du Nicaragua (CEN), faisant office de médiateur, qui a effectué cette annonce lundi, alors que la perspective de pourparlers semblait s'éloigner un peu plus après les nouvelles manifestations antigouvernementales du week-end durement réprimées. "Après avoir entendu la clameur de la grande majorité de la société et conscients de la gravité de la situation que traverse le pays (...), nous annonçons l'ouverture (du dialogue) pour le mercredi 16 mai à 10 heures du matin" (16h GMT), a déclaré le président de la CEN, le cardinal Leopoldo Brenes, au cours d'une conférence de presse. La CEN a appelé les parties à faire preuve de bonne volonté, dans "une ambiance de tolérance et de respect", pour "que nous puissions arriver à un accord qui puisse se traduire par des actions concrètes". Les étudiants, à l'origine des manifestations, se disent "disposés" à participer aux pourparlers tout en soulignant que les conditions pour entamer un dialogue ne ne sont pas réunies car "la répression, le harcèlement, les persécutions et les assassinats dans différentes parties du pays n'ont pas cessé", a déclaré le président du Mouvement des étudiants du 19 avril (M-19A), Victor Cuadra, dans une vidéo diffusée sur la chaîne de télévision 15. "Nous sommes prêts à engager le dialogue", a-t-il déclaré tout en assurant que les étudiants n'allaient "pas quitter les rues et arrêter les manifestations". La contestation, qui a débuté le 18 avril après une réforme des retraites abandonnée depuis, dénonce la confiscation du pouvoir par le président Daniel Ortega, 72 ans, un ex-leader de la révolution sandiniste (1979) au pouvoir de 1979 à 1990 puis depuis 2007. Cette évolution dans la crise nicaraguayenne intervient après un premier geste d'apaisement de M. Ortega, qui avait accepté vendredi deux conditions "préalables" posées par l'épiscopat à tout dialogue: la fin de la répression des manifestations et l'autorisation pour la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) d'enquêter sur les morts de manifestants. (Belga)

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