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Nicaragua: rassemblement géant "pour la paix et la justice"

Des milliers de Nicaraguayens ont marché samedi à Managua "pour la paix et la justice", à l'appel notamment de l'Eglise catholique, beaucoup demandant le départ du pouvoir du président Daniel Ortega et de son épouse après les manifestations qui ont fait 43 morts dans le pays.

La foule bleue et blanche, aux couleurs du drapeau national, s'est divisée en trois points de Managua pour converger vers la cathédrale, convoquée par la Conférence épiscopale.

La contestation, lancée au départ par les étudiants contre une réforme des retraites, est rapidement devenue une mobilisation générale pour dénoncer la confiscation du pouvoir par le président Daniel Ortega, un ancien guérillero de 72 ans, confronté à une vague de colère populaire sans précédent depuis son retour au pouvoir il y a 11 ans.

"Q'ils s'en aillent !", lançait la foule à l'adresse du président Ortega et de son épouse Rosario Murillo.

"Nous n'avons plus peur, nous voulons un Nicaragua libre", a déclaré une manifestante, Rosa Herrera, 65 ans.

"Nous sommes allés en pèlerinage comme un seul peuple, unis dans la foi du Seigneur Jésus, frères dans la douleur pour tant de vies perdues (...) un seul peuple pèlerin, frères dans le désir de justice, de paix et de réconciliation", a déclaré le Cardinal Leopoldo Brenes lors d'une homélie qui a scellé la mobilisation.

Mgr Brenes, au nom de la Conférence épiscopale, a dit qu'il a accepté d'être médiateur dans le dialogue convoqué par le président Ortega, mais il s'est donné un mois pour évaluer "s'il y a un réel engagement à respecter les accords".

Le prélat a estimé que les pourparlers devraient viser "la vérité, la justice et la liberté".

"Le Nicaragua veut la paix pour qu'il n'y ait plus d'effusion de sang. Justice doit être faite pour les morts et les disparus", a déclaré à l'AFP María Flores, une avocate de 40 ans dans la foule.

Selon un dernier bilan du Centre nicaraguayen des droits de l'homme (Cenidh), le nombre de personnes tuées lors des affrontements entre police et manifestants est passé samedi de 42 à 43, une hausse expliquée par le décès de personnes hospitalisées ou portées disparues.

Depuis lundi, aucun affrontement avec la police n'a été recensé.

Il s'agit du deuxième rassemblement de masse dans la capitale nicaraguayenne depuis celui des hommes d'affaires lundi pour rejeter les réformes du gouvernement et pour soutenir la jeunesse réprimée.

Les étudiants, à l'origine de la vague de manifestations, ont exigé samedi la création d'une commission indépendante pour enquêter sur les violences meurtrières, une condition sine qua non selon eux pour participer à un éventuel dialogue avec les autorités.

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