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Nicaragua: Washington dénonce "la répression", appelle à laisser entrer la CIDH

Le vice-président américain Mike Pence a dénoncé lundi "la répression" et l'usage d'une "force meurtrière" au Nicaragua, exhortant le président Daniel Ortega à laisser entrer la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) pour enquêter sur la mort de dizaines de manifestants en avril.

"Les Etats-Unis condamnent ces actes brutaux dans les termes les plus forts possibles", a lancé Mike Pence dans un discours applaudi au siège à Washington de l'Organisation des Etats américains (OEA).

Le vice-président américain a encore dénoncé la réponse aux protestations du "gouvernement répressif d'Ortega" qui emploie "une force meurtrière, tuant des dizaines de manifestants pacifiques et fermant des médias indépendants qui avaient osé couvrir ses actes meurtriers".

"Les Nicaraguayens méritent mieux que la répression qui va en empirant du gouvernement de Daniel Ortega", a-t-il ajouté. Washington avait condamné dès fin avril "la force excessive" employée contre les manifestants.

- "Exiger des comptes" -

Lors d'une nouvelle journée marquée par des manifestations dimanche, le Parlement du Nicaragua, contrôlé par le parti au pouvoir, a créé une "commission de la vérité" pour enquêter sur la mort d'au moins 45 personnes en avril qui protestaient contre le gouvernement.

Composé de cinq personnalités issues "de différents secteurs" de la société civile et qui sont "en faveur du dialogue et de la paix", ce groupe de travail a trois mois pour rendre son rapport, a déclaré le président du Parlement Gustavo Porras, un proche de Daniel Ortega.

Mais opposition, ONG et manifestants réclament une commission indépendante soutenue par la communauté internationale et rejettent cette entité issue du Parlement, trop proche du pouvoir selon eux.

Or la semaine dernière, le gouvernement a rejeté une demande de visite de la CIDH, selon cet organisme autonome de l'OEA.

"Nous exhortons le gouvernement Ortega à autoriser l'entrée" de la CIDH au Nicaragua, a martelé Mike Pence lundi. "Et nous nous joignons à d'autres nations du monde entier pour exiger du gouvernement Ortega qu'il réponde aux demandes de réformes démocratiques du peuple nicaraguayen et qu'il exige des comptes auprès des responsables des violences", a-t-il poursuivi.

Les manifestations dimanche ont fait au moins quatre blessés à Masaya (sud), a annoncé lundi le Centre nicaraguayen des droits de l'homme (Cenidh). "Nous sommes en train d'effectuer des vérifications pour d'autres", a déclaré à l'AFP cette ONG.

La vague de contestation a été lancée le 18 avril par des étudiants qui protestaient contre une réforme des retraites instaurant une hausse des cotisations et une baisse des pensions.

Ces manifestations sont rapidement devenues une mobilisation générale pour dénoncer la confiscation du pouvoir par le président Daniel Ortega, un ancien guérillero âgé de 72 ans, à la tête du Nicaragua de 1979 à 1990 puis redevenu président en 2007.

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