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Nicolas Hulot regrette le CETA: "L'Europe aurait pu faire preuve de plus de résistance"

Ce matin, Nicolas Hulot était l’invité d’Antonio Solimando sur Bel RTL. Le président de la Fondation pour la Nature et l’Homme a exprimé son avis concernant le CETA.

Le CETA : vous avez suivi la résistance wallonne à ce fameux traité commercial entre l’Europe et le Canada. Vous regrettez que la Wallonie ait finalement accepté et délégué sa signature ?

"Je regrette que la France n’ait pas été plus exigeante, je regrette que l’Europe abandonne un certain nombre de prérogatives sans plus de précaution. Ce traité a été pensé avant l’accord de Paris. On n’a pas pris le temps de vérifier sa compatibilité. Je pense que l’Europe aurait pu faire preuve d’un peu plus de résistance et de précaution. Il est encore temps puisqu’il va falloir que chaque Etat membre ratifie, donc ce n’est pas encore irréversible."


Ici, en Wallonie, les différents dirigeants du gouvernement sont satisfaits d’un certain nombre d’avancées, notamment par rapport à tout ce qui est résolutions de conflits entre des entreprises et des Etats. Cela ne suffit pas visiblement à vos yeux ?

"Je ne suis pas un juriste. Par contre, je prends conseil auprès d’un certain nombre de juristes. Le document qui a été mis en annexe des négociations ne suffit pas, pour l’instant, en l’état, à nous rassurer totalement."


Pourquoi ? Qu’est-ce qui vous dérange dans ce genre de traités commerciaux ?

"Ce qui me dérange, c’est que c’est un traité d’une nouvelle génération. Les traités de libre-échange se limitent généralement à harmoniser les droits de douane. Là, il va notamment falloir harmoniser les normes sociales et environnementales. Quand on harmonise, on n’harmonise pas vers le haut mais vers le bas, donc ça risque de tirer vers le bas toutes les normes environnementales dont on a cruellement besoin pour faire face, notamment, aux changements climatiques."


Les garanties qui sont dans ce traité ne vous conviennent pas ?

"A ce stade, les juristes nous disent que nous, l’Europe, risquons de perdre nos prérogatives, nos avantages et nos acquis en matière environnementale."

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