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Nina a quitté le Djibouti pour protéger sa fille de l'excision: "Au fur et à mesure qu'on grandit, il y a des conséquences"

Les vacances sont synonymes de retour au pays d'origine pour beaucoup. Notamment en Afrique, où les jeunes filles sont parfois excisées contre leur gré. En Belgique, 4.000 fillettes sont concernées.

Benoît Duthoo et Vincent Wilbert ont rencontré Nina à Molenbeek-Saint-Jean, elle a quitté le Djibouti il y a deux ans, en emmenant ses quatre enfants pour protéger sa fille. "J'ai été excisée moi-même, avec le temps on découvre que ça fait mal, qu'il y a des conséquences. Au fur et à mesure qu'on grandit, avec l'accouchement, … On subit beaucoup de problèmes. Je voulais éviter ça à ma fille" explique-t-elle.

La famille fait souvent pression et organise l'excision, dans certains cas, à l'insu des parents. "La plupart des parents ne sont jamais présents. C'est toujours arrangé par les tantes, les grandes tantes, alors vous n'êtes jamais à l'abri. Moi ce n'était pas le problème de ma famille mais de ma belle-famille. Ma belle-mère voulait le faire, elle nous a mis la tension (pression) à moi et mon époux. On a dû se quitter pour des raisons de famille… Il a voulu soutenir sa maman."

Seydou Miang est animateur au groupe pour l'abolition des mutilations génitales féminines, il tente de sensibiliser les hommes à l'importance de s'opposer à cette tradition. A la veille des vacances, nombreux sont ceux qui envisagent de rentrer au pays. Pour lui, "il faut que les parents qui vivent sur le territoire belge soient conscients et sachent que même si l'excision est faite en dehors du territoire belge, que ce soit fait par quelqu'un d'autre de la famille même s'ils étaient contre et qu'ils reviennent en Belgique, ils peuvent être poursuivi par la loi et punis pour cette pratique."

Les médecins et le personnel médical jouent également un rôle en cas de maltraitances ou de risque, le secret médical ne s'applique pas. Fabienne Richard, directrice du groupe pour l'abolition des mutilations génitales féminines explique que si "lors d'une consultation vous voyez qu'une petite fille de 8 ou 9 ans est excisée et que dans sa fratrie elle a une sœur de 3 ans qui est 'intacte', il faut le signaler pour protéger. Mettre en place des procédures de protection pour la petite fille."

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