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Nouveau record de détenus dans les prisons françaises, avec 70.633 personnes incarcérées

Le nombre de détenus a atteint un nouveau record au 1er mai, avec 70.633 personnes incarcérées dans les prisons françaises, qui souffrent d'une surpopulation chronique, selon des chiffres officiels publiés vendredi.

"Le nombre de détenus se maintient à plus de 70.000 durant deux mois consécutifs", constate la Direction de l'administration pénitentiaire (DAP) dans un communiqué. Cette barre symbolique avait été franchie en avril avec 70.367 personnes en détention.

Le précédent record datait lui du 1er avril 2017 quand 70.230 détenus avaient été comptabilisés. Ce chiffre était ensuite retombé sous la barre des 70.000.

Au total, 82.663 personnes étaient placées sous écrou au 1er mai, dont 70.633 en détention dans un établissement pénitentiaire et 12.030 sous le coup d'une mesure de surveillance électronique ou d'un placement extérieur.

La capacité des établissements pénitentiaires français pour accueillir ces détenus s'est accrue depuis le mois dernier, avec l'ouverture des deux premiers bâtiments du nouvel établissement d'Aix (365 places supplémentaires), pour atteindre 59.813 places. Cela porte le taux d'occupation carcérale à 118,1% en mai contre 118% le mois dernier et 119% le 1er mai 2017.

Le nombre de matelas au sol est de 1.687 contre 1.628 le mois précédent et 1.883 il y a un an.

Le nombre des prévenus (les personnes non jugées définitivement) continue à croître (20.939 contre 20.852 en avril). Ils représentent désormais 29,6% des détenus contre 25,5% en mai 2014.

Les femmes détenues (3.162) représentent 3,8% des personnes écrouées et le nombre des mineurs (869) reste à son niveau le plus élevé depuis 2002.

Si certaines directions interrégionales pénitentiaires à très forte surpopulation, comme Paris et Toulouse, ont profité ce mois-ci d'une légère amélioration, d'autres continuent à vivre des situations problématiques, comme à Toulouse, où le taux d'occupation pour les femmes est passé de 162% au 1er avril à 169% au 1er mai 2018.

Le gouvernement a présenté au Conseil des ministres en avril une réforme de la Justice, qui inclut une profonde réforme du système des peines, annoncée par Emmanuel Macron en mars.

Ce projet proscrit les détentions courtes mais garantit l'application des peines d'emprisonnement de plus d'un an, tout en multipliant les alternatives en milieu ouvert. Par ailleurs, le président est revenu sur une promesse de campagne : l'objectif n'est plus de 15.000 nouvelles places de prison mais de 7.000 places d'ici 2022.

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