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Gaza: l'armée israélienne affirme avoir "neutralisé" les chefs du Jihad islamique

L'armée israélienne a assuré samedi soir avoir "neutralisé" les chefs "militaires" du groupe Jihad islamique à Gaza, lors d'opérations qui ont selon les autorités de l'enclave palestinienne fait plus de 20 morts, dont six enfants.

Cette nouvelle confrontation qui a débuté vendredi est la pire entre l'Etat hébreu et des organisations armées de Gaza depuis la guerre de mai 2021 qui avait fait en onze jours 260 morts côté palestinien, parmi lesquels des combattants, et 14 morts en Israël, dont un soldat, d'après les autorités locales.

Selon un bilan actualisé, le ministère de la Santé à Gaza a affirmé que 24 personnes dont six enfants avaient péri depuis vendredi dans des frappes israéliennes et que 215 avaient été blessées.

Les autorités israéliennes contredisent ce bilan et assurent que plusieurs enfants palestiniens ont été tués samedi soir à Jabalia (nord) par un tir de roquette raté du Jihad islamique vers Israël. "Les forces de sécurité israéliennes n'ont pas frappé Jabalia ces dernières heures", a indiqué le bureau du Premier ministre israélien Yaïr Lapid dans un communiqué.

Dans un hôpital de Jabalia, des journalistes de l'AFP ont vu les corps de six personnes dont trois enfants.

L'armée israélienne a annoncé samedi se préparer à "une semaine" de raids sur Gaza, visant selon elle le Jihad islamique dont elle a dit avoir tué 15 combattants.

Parmi eux, un commandant en chef, Tayssir Al-Jabari, tué vendredi à Gaza City, et Khaled Mansour, dont le Jihad islamique a confirmé la mort survenue samedi lors d'une frappe sur Rafah (sud). Au total, celle-ci a fait huit morts, selon le ministère de l'Intérieur de Gaza.

Samedi soir, Oded Basiok, le chef de la direction des opérations de l'armée de l'Etat hébreu, a fait parvenir un communiqué à l'AFP dans lequel il affirme que "la haute direction de l'aile militaire du Jihad islamique à Gaza a été neutralisée".

"La bataille n'en est qu'à ses débuts", avait affirmé plus tôt Mohammed Al-Hindi, un responsable de ce groupe armé qui tire des roquettes vers le sol israélien.

- Efforts égyptiens -

Des sources égyptiennes ont indiqué à l'AFP que Le Caire, intermédiaire historique entre Israël et les groupes armés de Gaza, s'efforçait d'établir une médiation. Lors d'un discours, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a affirmé travailler "sans relâche" pour ramener le calme.

Mais sur le terrain, les échanges de tirs se poursuivaient dans la nuit de samedi à dimanche, d'après des journalistes de l'AFP à Gaza.

Israël ne mène "pas actuellement de négociations en vue d'un cessez-le-feu", a affirmé un porte-parole militaire israélien.

L'armée israélienne a commencé à frapper vendredi l'enclave de 2,3 millions d'habitants sous blocus dans le cadre d'une "attaque préventive" contre le Jihad islamique, a-t-elle dit.

En représailles, environ 400 projectiles - roquettes et obus de mortiers - ont été lancés ces dernières 24h depuis Gaza, d'après un responsable israélien. La plupart ont été interceptés par le bouclier antimissile, a indiqué l'armée, et deux personnes ont été légèrement blessées par des éclats d'obus, selon des secouristes.

Samedi après-midi, des sirènes d'alerte ont retenti dans la métropole israélienne de Tel-Aviv pour la première fois depuis cette nouvelle escalade.

Les hostilités ont déjà privé Gaza, petite langue de terre coincée entre l'Egypte, la Méditerranée et Israël, de son unique centrale électrique.

Elle "a cessé (de fonctionner) en raison d'une pénurie" de carburant, a indiqué samedi la compagnie d'électricité. L'Etat hébreu a bouclé les passages frontaliers ces derniers jours, interrompant de fait les livraisons de diesel.

Le ministère de la Santé de Gaza a déclaré que les prochaines heures seraient "cruciales et difficiles", prévenant qu'il risquait de suspendre des services vitaux dans les 72 heures en raison du manque d'électricité.

- "Guerre" -

La coordinatrice des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) dans les Territoires palestiniens, Lynn Hastings, a appelé à permettre l'entrée dans l'enclave de "carburant, nourriture et fournitures médicales".

C'est l'arrestation d'un chef du Jihad islamique en Cisjordanie en début de semaine qui a mené à cette nouvelle confrontation. Craignant des représailles, les autorités israéliennes ont affirmé lancer une opération à Gaza, micro-territoire gouverné par le mouvement islamiste Hamas et où le Jihad islamique est bien implanté.

Les forces israéliennes ont également arrêté en Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967 par l'Etat hébreu, 19 membres du groupe considéré comme terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne.

Après les premiers raids, le Jihad islamique a accusé l'Etat hébreu d'avoir "déclenché une guerre".

Pour Yaïr Lapid, c'est une "opération de contre-terrorisme précise contre une menace immédiate", celle du Jihad islamique, "un supplétif de l'Iran" voulant "tuer des Israéliens innocents".

En 2019, la mort d'un commandant du Jihad islamique dans une opération israélienne avait déjà donné lieu à plusieurs jours d'échanges de tirs meurtriers. Le Hamas, qui a combattu Israël lors de quatre guerres depuis sa prise du pouvoir en 2007, s'était lui tenu à distance.

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