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Nouvelles manifestations contre la cherté de la vie au Yémen

Des milliers de Yéménites ont de nouveau manifesté jeudi à Aden contre la cherté de la vie, réclamant le départ du gouvernement de ce pays ravagé par la guerre et en proie à la pire crise humanitaire au monde.

"A partir d’aujourd’hui, il n'y a plus de légitimité", ont scandé les protestataires dans les rues d'Aden, en référence au "gouvernement légitime" car reconnu par la communauté internationale, a constaté un correspondant de l'AFP.

Le Yémen est déchiré par un conflit meurtrier entre les rebelles Houthis, issus d'une minorité du nord du pays et qui se sont emparés de vastes portions du territoire dont la capitale Sanaa, et les forces loyales au gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi. Les rebelles sont soutenus par l'Iran et le gouvernement, basé provisoirement à Aden, est appuyé militairement par une coalition dirigée par l'Arabie saoudite.

Les manifestants ont bloqué plusieurs rues de cette capitale provisoire du Yémen et brûlé des pneus tout en brandissant des pancartes appelant au "départ du gouvernement de la corruption".

Ces manifestations interviennent alors que des discussions de paix devaient s'ouvrir à Genève mais ont été retardées en raison de l'absence de la délégation des Houthis.

"Le gouvernement est la source de la corruption et de la destruction et nous appelons les pays de la coalition (dirigée par Ryad) à cesser de le protéger", a déclaré Mansour Salah, un des manifestants.

Des manifestations similaires ont été organisées ce jeudi dans d'autres villes du sud du pays, comme Moukalla, Abyane, Lahej et Hadramout. La contestation a éclaté dimanche à Aden avant de s'étendre.

Depuis plus d'un an, le gouvernement est incapable de payer de nombreux salaires et le riyal yéménite a perdu plus des deux tiers de sa valeur par rapport au dollar depuis l'intervention armée de la coalition en mars 2015.

Les protestations se sont poursuivies en dépit de l'annonce lundi d'une augmentation des salaires pour les fonctionnaires et des pensions pour les retraités.

Mercredi, huit manifestants ont été blessés par des tirs de la police, selon des témoins et une source de sécurité.

Le gouvernement qui s'est réuni jeudi à Ryad ou résident plusieurs ministres, a en revanche dénoncé des "troubles et des actes d'anarchie", affirmant qu'il oeuvrait pour améliorer les conditions de vie de la population.

Depuis 2015, la guerre au Yémen a fait quelque 10.000 morts, en majorité des civils, et plus de 56.000 blessés.

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