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Offensive en Syrie: critiqué par Erdogan, le dirigeant de Chypre-Nord se défend

Le dirigeant de Chypre-Nord a rejeté lundi les violentes critiques adressées à son endroit, notamment par le président turc Recep Tayyip Erdogan, pour avoir émis des réserves sur l'opération d'Ankara contre une milice kurde en Syrie.

"Depuis quand défendre la paix est-il devenu un crime?", a lancé Mustafa Akinci dans un communiqué, rejetant des "critiques injustes et disproportionnées".

Président de l'autoproclamée République turque de Chypre-Nord (RTCN), uniquement reconnue par Ankara, M. Akinci a été vertement critiqué par la Turquie après avoir émis une rare et surprenante critique contre l'opération turque en cours en Syrie.

"Même si on appelle (l'opération turque) +Source de Paix+, c'est du sang qui coule, et non de l'eau", a écrit M. Akinci sur sa page Facebook samedi, appelant au "dialogue et à la diplomatie".

Ces propos ont suscité l'ire du président turc. "Il a totalement dépassé les bornes", a tonné M. Erdogan dimanche, ajoutant qu'une "réponse appropriée" serait apportée "le moment venu".

Les déclarations de M. Akinci ont également suscité une levée de boucliers à Chypre-Nord, qui reste sous l'influence écrasante du "grand frère" turc. Plusieurs députés de l'opposition ont appelé lundi M. Akinci à démissionner.

Loin de se laisser décontenancer, ce dernier a indiqué qu'il retournait "à leurs auteurs les déclarations injustes et blessantes adressées à (son) endroit".

"Nos instances gouvernantes, à commencer par le président, sont déterminées par la libre volonté de notre peuple", a-t-il déclaré, dans une apparente réplique aux critiques venues d'Ankara.

Non reconnue par la communauté internationale, la RTCN est née de l'invasion de la partie nord de Chypre par la Turquie en 1974 en réponse à un coup d'Etat visant à rattacher l'île à la Grèce.

La Turquie a lancé la semaine dernière une incursion dans le nord-est de la Syrie contre les YPG, un groupe soutenu par les pays occidentaux en raison de son rôle dans la lutte contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) mais qualifié de "terroriste" par Ankara.

Exprimant lundi son souhait de voir la Turquie "enfin débarrassée du terrorisme", M. Akinci a ajouté qu'il était néanmoins "temps que les guerres, qui durent depuis bientôt 10 ans en Syrie, prennent fin".

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