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Open d'Australie: onze ans après, Tsonga s'offre un flash-back contre Djokovic

Onze ans après son unique finale en Grand Chelem disputée contre Novak Djokovic, Jo-Wilfried Tsonga s'offre un flash-back au deuxième tour de l'Open d'Australie jeudi. Depuis, le N.1 mondial a lui accumulé quatorze trophées majeurs.

"J'ai des bons souvenirs même si ça a été décevant de perdre, parce qu'en 2008, je ne m'attendais pas du tout à jouer une finale. Je n'étais même pas tête de série je crois !", se remémore le finaliste malheureux.

Quand Djokovic et Tsonga s'affrontent pour le titre à Melbourne, le premier n'a que vingt ans, le second vingt-deux.

Djokovic n'est pas encore "Djoko". Il reste sur une série de deux demi-finales, à Roland-Garros puis à Wimbledon, et une finale à l'US Open mais le Serbe n'a pas encore triomphé en Grand Chelem. Et n'est "que" N.3 mondial.

Les jeunes années de la carrière de Tsonga, elles, sont déjà émaillées de blessures à répétition. L'édition 2008 de l'Open d'Australie n'est que son cinquième Grand Chelem. Il y débarque classé 38e mondial, avec un seul huitième de finale en tournoi majeur à son actif (Wimbledon 2007).

- "Petit gars de la Sarthe" -

D'entrée, le Manceau signe un coup d'éclat en s'offrant Andy Murray (7-5, 6-4, 0-6, 7-6), alors N.9 mondial. Il prive plus tard son compatriote Richard Gasquet de quarts de finale (6-2, 6-7, 7-6, 6-3). Puis joue sa partition la plus aboutie en demi-finale en soufflant Rafael Nadal (6-2, 6-3, 6-2) !

Le conte de fées prend fin en finale, où il ne subtilise qu'un set à Djokovic (6-4, 4-6, 3-6, 6-7).

Pour "Djoko", ce sacre marque le point de départ d'un changement de dimension : il est devenu depuis l'un des trois géants du tennis mondial, avec Roger Federer et Rafael Nadal.

Même perdue, cette finale permet à Tsonga de grimper dans le top 20. Il s'installe ensuite durablement dans les dix meilleurs mondiaux (six années terminées dans le top 10 entre 2008 et 2015) et comme leader du tennis français. Il deviendra aussi un des trois seuls joueurs, avec Murray et l'Argentin Juan Martin Del Potro, à avoir battu Federer, Nadal et Djokovic quand ils étaient N.1 mondiaux.

Pourtant, son explosion éclair l'a bousculé.

"Quand je suis arrivé (en Australie) en 2008, je ne me disais pas que j'étais capable de battre les meilleurs joueurs du monde, il n'y avait pas beaucoup de chances que ça arrive, même si au fond de moi, j'essayais d'y croire", retrace Tsonga. "C'est une défaite qui m'a fait très mal parce qu'elle m'a propulsé très vite dans un cercle de joueurs auquel je n'étais pas préparé. D'un coup, je passais du petit gars de Savigné-l'Evêque qui allait à la pêche avec ses potes dans la Sarthe à un finaliste en Grand Chelem !"

- "Comme si j'étais de retour en 2008..." -

Depuis ce premier face-à-face, Djokovic et Tsonga se sont affrontés à 22 reprises (finale 2008 comprise). Le Serbe s'est imposé seize fois, le Français six. Sa victoire la plus marquante remonte à l'Open d'Australie - encore - en quarts de finale en 2010, en cinq sets (7-6, 6-7, 1-6, 6-3, 6-1). Les deux joueurs ne se sont plus rencontrés depuis septembre 2016.

Il faut dire que "Djoko", coude et tête en vrac, n'a joué qu'une demi-saison en 2017. La saison 2018 de Tsonga, elle, a été largement gâchée par son genou gauche, au point qu'il a plongé au-delà de la 250e place mondiale (il est 177e aujourd'hui). Il apprécie d'autant plus le duel de prestige qui l'attend.

"C'est le bout d'un périple assez long, certainement pas terminé, mais c'est déjà une bonne récompense de pouvoir jouer contre Novak sur un grand court, se réjouit-il. Si je suis encore sur le circuit, c'est pour vivre ces moments-là. J'espère que je vais me régaler et faire un grand match."

"Après la période que j'ai passée, c'est un clin d'oeil sympa de le retrouver en Australie, poursuit Tsonga. C'est comme si j'étais de retour en 2008 : les gens attendent moins de moi, je travaille de mon côté et j'essaie de revenir, de progresser." Reste à changer la fin de l'histoire.

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