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Open d'Australie: Tsonga en finale, dix ans déjà...

Il y a dix ans, Jo-Wilfried Tsonga sortait de l'anonymat en se hissant à la surprise générale jusqu'en finale de l'Open d'Australie. Depuis, la France n'a plus connu pareille réjouissance et attend toujours un successeur à Yannick Noah.

"Une star est née" disait en 2008 l'Américain Jim Courier, ancien N.1 mondial lauréat de quatre trophées majeurs, dont deux à Melbourne. Avec l'insouciance de ses 22 ans et une confiance qui semblait inébranlable, Tsonga avait multiplié les performances, s'offrant en particulier deux succès de prestige contre Andy Murray (1er tour) et Rafael Nadal (demi-finale).

Rarement l'Espagnol a été aussi malmené (6-2, 6-3, 6-2). Il avait même admis son impuissance face aux services laser, aux coups droits de plomb et aux volées "spatiales" de "JWT". "La vérité, c'est que je n'ai eu aucune chance. Quand un gars joue à ce niveau, c'est très difficile de l'arrêter."

Le punch du Français, sa ressemblance physique avec la légende de la boxe Mohamed Ali, sa manière de "voler comme un papillon" sur le court malgré ses 90 kg de muscles (pour 1,88 m) en avaient fait le chouchou des spectateurs.

"J'ai avancé dans toutes les balles et j'ai produit un tennis qui a fait rêver des gens, car moi aussi je me suis fait rêver", affirmait Tsonga, ébahi par la correction infligée à Nadal. En finale, le Manceau n'était pas passé loin de succéder à Noah, dernier lauréat français en Grand Chelem à Roland-Garros en 1983. Mais il avait fini par déposer les armes devant le Serbe Novak Djokovic (4-6, 6-4, 6-3, 7-6 (7/2).

- Cinq finales après Noah -

Le parcours inattendu du puncheur sarthois avait créé un élan d'optimisme au sein du tennis français qui tenait sa nouvelle figure de proue et comptait d'autres espoirs.

Il y avait Richard Gasquet, demi-finaliste de Wimbledon l'année précédente. Puis Gaël Monfils qui allait atteindre les demi-finales de Roland-Garros ainsi que Gilles Simon qualifié, comme Tsonga, pour le Masters en fin d'année.

Surnommés les "néo-Mousquetaires" par la presse française, en référence à Lacoste, Borotra, Cochet et Brugnon qui ont trusté les titres majeurs dans les années 20-30, ils semblaient parés pour redonner à la France ses lettres de noblesse en Grand Chelem et en Coupe Davis.

Si les Bleus ont reconquis, avec Noah à la baguette, le Saladier d'argent en novembre après moult désillusions, l'attente perdure dans les "Majors".

Depuis 1983, le tennis français masculin n'était jamais resté dix ans sans se mettre une finale sous la dent. Leconte s'était hissé en finale de Roland-Garros (1988). Cédric Pioline l'avait imité à l'US Open (1993) et Wimbledon (1997) et Arnaud Clément à Melbourne (2001).

Les dames ont fait bien mieux avec pas moins de cinq titres décrochés par Mary Pierce (Open d'Australie 1995, Roland-Garros 2000), Amélie Mauresmo (Open d'Australie 2006, Wimbledon 2006) et Marion Bartoli (Wimbledon 2013).

- Tsonga pas gâté -

La suprématie du "Big Four" a, certes, contrarié les chances françaises depuis 2005. Mais d'autres joueurs ont su être plus opportunistes: Juan Martin Del Potro (US Open 2009), Marin Cilic (US Open 2014) et surtout Stan Wawrinka, lauréat de trois trophées (Open d'Australie 2014, Roland-Garros 2015, US Open 2016).

Les Bleus ont eu quelques rares occasions. A chaque fois, il leur a manqué ce petit supplément d'âme qui fait la différence et un peu de réussite.

Après son épopée à Melbourne, Tsonga a ainsi disputé cinq autres demi-finales majeures. Sa seconde à Roland-Garros il y a bientôt trois ans, laissera peut-être le plus de regrets.

Il n'avait alors converti qu'une seule de ses 17 balles de break face à Wawrinka. En finale, le Suisse avait saisi sa chance face à un Djokovic inhibé par l'enjeu. Dommage...

L'année 2018 sera-t-elle la bonne? Rien n'est moins sûr à Melbourne où le tirage au sort n'a pas gâté les Français. Avant les quarts de finale, Tsonga est placé sur le chemin de Denis Shapovalov (2e tour), Nick Kyrgios (3e tour) et Grigor Dimitrov (1/8es). Un vrai parcours du combattant...

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