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Ouragan Florence: le scénario catastrophe se dessine à "Wilmywood"

Ses longues plages de sable fin et son bourg historique aux belles demeures de brique rouge ont servi de décors à de nombreux films, mais le scénario catastrophe qui se dessine à Wilmington, où l'ouragan Florence devrait toucher terre jeudi ou vendredi, n'a rien de fictionnel.

Tantôt surnommée "Wilmywood" ou l'"Hollywood de l'Est", la ville portuaire de Caroline du Nord, qui compte un peu plus de 100.000 habitants, a notamment accueilli le tournage d'"Iron Man 3".

Mais les seules caméras qui y tournent actuellement sont celles des équipes de télévision venues documenter les préparatifs de la population locale.

La trajectoire potentielle de l'ouragan, chargé de vents atteignant les 215 km/h, a beau évoluer au fil des bulletins météo, une constante se dégage: Wilmington et sa région devraient être aux premières loges lorsque Florence fera avec fracas son arrivée sur le continent.

Et comme pour la plupart des films catastrophe américains, le script est jusqu'ici assez classique: des commerces et des habitations calfeutrés derrière des planches de bois, des rayons vides dans les supermarchés, des pompes à essence à sec...

"Wilmington reste soudée"; "Flo(rence), tu n'es pas la bienvenue ici", peut-on notamment lire sur la devanture calfeutrée du bar Tavern Law.

- Le strict minium -

Côté casting, il y a ceux, comme Ken Ripley, propriétaire depuis une quinzaine d'années d'une grande maison en bord de mer, qui ont l'intention d'aller se mettre à l'abri, à l'intérieur des terres.

Le retraité a vu passer plus d'un ouragan dans le ciel de Caroline du Nord, mais "celui-ci est de loin le pire", assure-t-il en fixant des plaques de tôle sur ses fenêtres.

"Le toit pourrait s'envoler, mais j'espère qu'il (l'ouragan) n'endommagera pas la structure de la maison (...) Je reviendrai ici une semaine après son passage, il devrait y avoir pas mal de réparations à faire".

Il y a aussi ceux, comme Josh Ledford, qui n'ont nulle part d'autre où aller que les refuges aménagés en urgence dans des bâtiments publics. Alors il se résout à cette idée.

"Je n'ai pas envie de rester ici aussi longtemps que ce que les gens disent. Probablement deux ou trois jours, pas plus", espère cet employé de l'agroalimentaire devant les portes encore closes du collège Trask. "Mais s'il le faut, je crois qu'il n'y aura pas le choix".

Ryan Limpert n'est pas non plus venu de gaité de coeur chercher refuge dans cet établissement scolaire de banlieue, mais il espère "être en lieu sûr" aux côtés d'autres âmes esseulées et de familles qui n'ont souvent emporté avec elles que le strict minimum, oreillers et couvertures.

"Il semble y avoir ici beaucoup de gens qui ont envie d'apporter de l'aide", témoigne-t-il. "Je reste donc positif".

La tendance était globalement mardi au départ sur les routes de la région.

La Highway 40 semblait presque n'être ouverte que dans un sens: vers le nord, loin de la côte et des énormes crues annoncées. De l'autre côté de la route, un trafic très sporadique: pas grand monde n'a visiblement envie cette semaine de tenir le mauvais rôle à "Wilmywood".

Les opérations d'évacuation concernent 1,7 million de personnes en Caroline du Sud, en Caroline du Nord et en Virginie. L'ouragan Florence était toujours classé mercredi en catégorie 4 sur l'échelle de Saffir-Simpson qui en compte 5.

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