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Pakistan : 20 morts et 48 blessés dans un attentat-suicide à Quetta

Au moins 20 personnes ont été tuées et 48 blessées vendredi dans l'explosion d'une bombe revendiquée par des talibans pakistanais sur un marché de Quetta, la capitale du Baloutchistan, la plus instable des provinces du Pakistan, a annoncé un ministre provincial.

D'après le ministre de l'Intérieur du Baloutchistan Zia Ullah Langu, qui a communiqué ce nouveau bilan, deux des victimes sont des enfants.

Le chef provincial de la police Mohsin Butt, avait précédemment fait état de 16 morts et 30 blessés. Huit des personnes décédées appartenaient à la minorité chiite hazara et l'un des tués faisait partie des fortes de sécurité, avait-il indiqué.

Une faction des talibans pakistanais a revendiqué l'attaque, réalisée selon elle en partenariat avec le groupe extrémiste sunnite Lashkar-e-Jhangvi, responsable de nombreuses attaques contre les chiites au Pakistan. Lashkar-e-Jhangvi n'a toutefois pas revendiqué directement l'attentat.

D'après un policier en poste sur le marché, l'endroit était bondé au moment de l'explosion, qui s'est produite tôt le matin. Des morceaux de chair et du sang étaient visibles sur place, alors que des blessés appelaient à l'aide, a constaté un correspondant de l'AFP.

"J'étais en train de charger une camionnette et j'ai entendu un énorme +bang+. Il m'a semblé que la terre sous moi avait tremblé et je suis tombé", a raconté Irfan Khan, interrogé par l'AFP dans un hôpital de Quetta où il était soigné pour des blessures légères.

"Il y avait une énorme fumée noire et je ne pouvais rien voir", tandis que l'odeur de "chair brûlée" s'imposait, a-t-il ajouté. "J'entendais des gens hurler à l'aide. Je hurlais aussi à l'aide".

Le Baloutchistan, frontalier de l'Iran et de l'Afghanistan, est le carrefour de nombreux trafics en tous genres. Des groupes armés extrémistes et séparatistes y sont également actifs.

Environ 500.000 des 2,3 millions d'habitants de Quetta sont hazaras. Cette communauté chiite est si régulièrement ciblée que des policiers et des forces paramilitaires assuraient la sécurité du marché visé, où ils ont l'habitude de se rendre, a souligné le chef de la police Mohsin Butt.

Omar Waraich, directeur adjoint de l'ONG Amnesty international pour l'Asie du sud, a qualifié l'attaque de "rappel douloureux des menaces auxquelles la communauté hazara de Quetta continue à faire face".

Le gouvernement du Premier ministre Imran Khan doit s'employer à "protéger efficacement" ses membres, pour "en finir avec plus d'une décennie de carnage" contre cette communauté, a-t-il ajouté.

En dépit de cette attaque, la sécurité s'est très nettement améliorée au Pakistan, où les attentats constituaient la routine entre 2001 et 2015.

D'après le CRSS, un think-tank pakistanais, 1.131 personnes ont été tuées dans des violences extrémistes, politiques ou criminelles en 2018, soit une chute de plus de 80% par rapport à 2015.

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