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Paris: "Ne pas laisser se réinstaller" un campement de migrants, dit le préfet

Les pouvoirs publics veulent éviter qu'un nouveau campement de migrants se réinstalle près du centre humanitaire de la porte de la Chapelle, dans le nord de Paris, où près de 2.500 personnes ont été évacuées vendredi, a affirmé mardi le préfet de région Michel Cadot.

"Je souhaite qu'on puisse prévenir cela", a-t-il déclaré, certes "pas en empêchant les personnes de venir à La Chapelle et d'entrer au centre" de premier accueil.

Mais "il faut qu'à côté de cela on n'incite pas à des regroupements en faisant des distributions alimentaires qui soient concentrées sur un seul lieu", a-t-il ajouté, plaidant pour "des solutions" qui permettent de traiter "par petits groupes" la situation des personnes attendant d'entrer au centre.

Interrogé sur le dispositif policier autour du centre, M. Cadot a souligné qu'"en ce moment l'objectif est de ne pas laisser se réinstaller" de campement, notamment de personnes "parties de leur propre gré" des gymnases où elles avaient été orientées après l'évacuation.

"Afin d'éviter toute reconstitution de campement sauvage sur la voie publique, les forces de police ont pour mission de lutter contre l'occupation indue de l'espace public avec du matériel (matériel de couchage, tente, matelas…)", a-t-on également indiqué de source policière, en précisant que "cette action est effectuée conjointement avec les services de la mairie de Paris".

La mairie a toutefois indiqué à l'AFP que son rôle se limitait à des interventions sanitaires pour garantir un minimum de propreté pour les migrants et les riverains.

L'évacuation de vendredi était la 35e en deux ans et les associations redoutent un cycle sans fin, si aucun centre calqué sur celui de La Chapelle n'ouvre hors de Paris.

En visite dans un centre sportif universitaire du XVe arrondissement où vingt tentes de la sécurité civile ont été dressées pour loger 200 migrants, en plus de 250 environ dans deux gymnases, M. Cadot a souligné le caractère exceptionnel du dispositif car "le but n'est pas de renouveler ce type d'opération".

L'installation de tentes de la sécurité civile, une première à Paris, n'était pas passée inaperçue et M. Cadot a reconnu que "l'image de tentes interroge" et "peut gêner a priori". Mais "manifestement ceux qui ont été logés dans ces tentes ne le regrettent pas" car ils sont "beaucoup moins nombreux que dans un gymnase", a-t-il assuré.

Alors que l'installation de ce centre d'accueil temporaire a suscité l'inquiétude de certains riverains, M. Cadot a assuré que "le site sera libéré à la fin de la semaine prochaine, donc avant la rentrée des étudiants en sport" et qu'"il y aura une remise en état parfaite".

En ce qui concerne les autres gymnases réquisitionnés à Paris et en région parisienne, "beaucoup seront rendus pour la rentrée scolaire", même s'"il y aura sans doute un délai de quelques jours, peut-être d'une semaine supplémentaire, pour un certain nombre d'entre eux".

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