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Pédophilie: des accusations éclaboussent le nouveau plus haut prélat chilien

Tout juste nommé archevêque intérimaire de Santiago par le pape, en remplacement de Ricardo Ezzati, Mgr Celestino Aos Braco est éclaboussé par une affaire de pédophilie, accusé d'avoir lui aussi couvert des agressions sexuelles commises par un prêtre.

Samedi, le pape François a accepté la démission de l'archevêque de Santiago du Chili, le cardinal Ricardo Ezzati, 77 ans, accusé d'avoir couvert des prêtres pédophiles. Mgr Ezzati avait présenté sa démission en mai 2018, comme l'ensemble des 34 évêques chiliens à la suite d'une série de scandales d'abus sexuels. Jusqu'à présent, le pape avait accepté sept de ces démissions.

Dans la foulée, le Vatican a nommé samedi l'Espagnol Celestino Aos Braco, jusqu'alors évêque de Copiapo (800 km au nord de la capitale) - qui avait lui aussi présenté sa démission - comme administrateur apostolique de l'archidiocèse de Santiago.

"Nommer une personne qui a aidé à couvrir des agressions sexuelles, je pense que c'est la pire erreur que le pape ait pu commettre cette année", a dénoncé dimanche au micro de la radio Bio Bio Mauricio Pulgar, un ancien séminariste du diocèse de Valparaiso, qui accuse Celestino Aos Braco d'avoir classé sans suite sa plainte en 2012.

A cette époque, le nouveau plus haut prélat chilien occupait les fonctions de "promoteur de justice" (procureur) du tribunal ecclésiastique de Valparaiso.

Des plaintes visant le père Jaime Da Fonseca, dont celle de Mauricio Pulgar, avaient alors été déposées par des victimes d'agressions sexuelles présumées. Celle de M. Pulgar aurait été classée sans suite car considérée comme "invraisemblable" par Celestino Aos Braco, dénonce l'ex-séminariste.

"Durant l'enquête, il n'a pas estimé que (mes accusations) étaient vraisemblables et il ne m'a pas informé de ses conclusions. Il ne m'a jamais donné la possibilité de présenter des preuves, ni des témoins", a ajouté lundi Mauricio Pulgar à la Radio Cooperativa.

Le Vatican avait fini par défroquer le père Jaime Da Fonseca en 2018.

Lundi, Mgr Celestino Aos Braco s'est défendu sur l'antenne de Radio Cooperativa, niant "catégoriquement avoir couvert" ces faits.

"Le promoteur de justice avait à cette époque des fonctions bien délimitées, je les ai remplies du mieux possible (...) et le promoteur de justice n'était pas celui qui décidait des sanctions", a déclaré le prélat chilien.

L'Eglise catholique est actuellement en pleine tourmente avec les révélations successives sur des scandales toujours plus massifs d'agressions pédophiles commises pendant des décennies par des prêtres ou des religieux et souvent couverts par leur hiérarchie.

Le Chili est l'un des pays les plus touchés par ce scandale, dont le pape François a été accusé de ne pas avoir pris la mesure lors de sa visite très controversée en janvier 2018.

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