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Pékin proteste après une visite de Modi dans une zone frontalière disputée

(Belga) Pékin a exprimé jeudi son "opposition résolue" à une visite du Premier ministre indien, Narendra Modi, dans une zone frontalière contrôlée par l'Inde mais revendiquée par la Chine. Celle-ci a assuré vouloir "protester vivement" auprès de son voisin, selon un média officiel.

La visite de M. Modi jeudi dans l'Etat indien de l'Arunachal Pradesh, où il inaugurait plusieurs bâtiments administratifs, a immédiatement suscité le courroux des autorités chinoises. "La Chine n'a jamais reconnu le soi-disant Arunachal Pradesh et est résolument opposée à cette visite (...). Nous allons émettre de vives protestations auprès de l'Inde", a déclaré Geng Shuang, un porte-parole de la diplomatie chinoise, cité par l'agence étatique Chine nouvelle. Pékin enjoint le gouvernement indien "d'éviter toute action susceptible de compliquer le problème frontalier", a insisté M. Geng, martelant que la position chinoise sur la zone en question "était claire et consistante". L'Inde et la Chine sont en désaccord sur le tracé de leurs frontières en deux régions particulières - dont l'Arunachal Pradesh, intégré au territoire indien à l'époque de la colonisation britannique mais dont la Chine revendique âprement la souveraineté. L'Inde a été humiliée par la Chine lors d'une courte mais sanglante guerre en 1962 à propos de cet Etat, sur lequel New Delhi garde la tutelle depuis le retrait des troupes chinoises après la fin du conflit. Mais c'est encore dans un autre secteur, paradoxalement plus consensuel, le Doklam, situé sur le flanc ouest du Bhoutan, que les armées chinoises et indiennes se sont confrontées pendant plus de deux mois les yeux dans les yeux l'été dernier. L'Inde y avait envoyé des troupes pour empêcher la construction d'une route militaire par la Chine. Les deux parties sont finalement convenues d'un désengagement fin août, après une vive montée de tensions entre les deux géants asiatiques. Des représentants spéciaux indiens et chinois se rencontrent régulièrement depuis 2003 pour évoquer les divers contentieux territoriaux, mais les incursions sont fréquentes de part et d'autre des frontières contestées. (Belga)

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