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Philippe aux marins du Charles-de-Gaulle: "être inerte c'est être battu"

"Etre inerte c'est être battu": paraphrasant le général de Gaulle, Edouard Philippe a souhaité jeudi une "pleine réussite" aux marins du porte-avions français, qui a pris la mer pour rejoindre l'opération anti-Etat islamique au Moyen-Orient.

"Si un jour la lassitude venait à vous gagner lors du déploiement, ce dont je doute, rappelez-vous la devise du général: être inerte c'est être battu", a lancé le Premier ministre devant l'équipage réuni dans le hangar arrière du Charles-de-Gaulle.

"Je vous souhaite une pleine réussite", a poursuivi le Premier ministre face à plusieurs centaines de marins. "Même si nos compatriotes ont parfois une façon originale de l'exprimer, ils savent ce que vous êtes, ils savent ce que vous faites et ils sont fiers de vous", a-t-il encore assuré, avec deux avions de combat Rafale et un avion radar Hawkeye derrière lui.

Le Charles-de-Gaulle a appareillé mardi matin depuis Toulon pour une mission de trois mois, baptisée Foch, qui l'enverra d'abord en Méditerranée orientale, avant de rejoindre l'Atlantique et la mer du Nord. Jeudi matin, il voguait au large de Nice et devait passer les bouches de Bonifacio dans la soirée.

Le bâtiment, escorté de plusieurs navires (frégates, sous-marin, ravitailleur...), débute donc son parcours par un appui à l'opération Chammal, le volet français de l'opération internationale Inherent Resolve contre l'Etat islamique au Levant.

Attendu sur zone à la fin du mois, c'est son cinquième déploiement dans la région, et M. Phlippe y voit "le symbole de cette France fidèle à sa parole, vigilante, qui ne baisse pas pavillon". Une flèche décochée aux pays qui comme l'Allemagne et le Canada ont retiré une partie de leur contingent d'Irak début janvier.

"Ces déplacements ont eu des effets très concrets (...): la destruction de l'assise territoriale de Daech et la réduction drastique du nombre d'attentats de masse sur le sol national", a encore plaidé le Premier ministre, aux côtés de la ministre des Armées Florence Parly.

- Montée en puissance -

Après avoir passé la nuit à bord, M. Philippe a assisté jeudi matin à une dizaine de catapultages et d'apontages d'avions, principalement des Rafale de la marine. Equipés de bombes, ces derniers ont visé des cibles en mer pour ce vol d'entraînement d'un grosse heure qui a permis de poursuivre la phase de "débourrage" du groupement aéronaval dixit son commandant, le contre-amiral Marc Aussedat.

"On est dans une phase de montée en puissance où le groupe aéronaval constitué doit réapprendre à travailler ensemble. On refait des gammes pour arriver sur le théâtre en pleine possession de nos moyens", a poursuivi le contre-amiral.

De part et d'autre du porte-avions, et alors que l'horizon se dégage après plusieurs jours de mauvais temps, la silhouette des navires accompagnant le porte-avions se dessine, dont la frégate grecque Spitsai. Plusieurs bâteaux européens doivent participer à la mission: belges, néerlandais, allemands, portugais et peut-être italiens et danois.

- Chaleureux -

La trentaine d'aéronefs à bord, dont 20 Rafale, se chargeront de la protection de certaines zones afin de "traquer les foyers de résurgence" de l'Etat islamique, selon un haut gradé à bord, dix mois après la décisive bataille de Baghouz.

"Une première phase de cette guerre a été gagnée. Mais cette guerre n'est pas finie", a ainsi rappelé le Premier ministre.

Passionné par l'univers de la mer, M. Philippe, ancien maire du Havre, n'a pas caché son plaisir à redécouvrir le porte-avions, qu'il avait visité lors de sa rénovation en septembre 2017. Durant ces quelques heures à bord, "j'ai eu le privilège de goûter l'esprit d'équipage qu'à bien des égards je vous envie", a-t-il ainsi glissé, adressant à plusieurs reprises des mots chaleureux aux marins.

"Je mesure combien ces déploiement sont difficiles, exigeants", a-t-il souligné.

Actualité oblige, à la veille de la présentation du projet de loi en Conseil des ministres, M. Philippe a ainsi tenu à rassurer les militaires sur la réforme des retraites qui "prend en compte la nature évidemment particulière du métier". "Cette dimension n'a jamais fait débat", a-t-il martelé.

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