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Plus d’un Somalien sur deux a besoin d’une aide URGENTE: "Depuis la naissance, mon bébé restait immobile"

La sécheresse frappe plusieurs pays africains, en ce moment. En Somalie notamment, où le risque de famine est de plus en plus fréquent. On estime que 3 millions et demi d'enfants y sont en danger aujourd'hui. D'où l'importance d'une aide humanitaire efficace. Sur place, le reportage de nos envoyés spéciaux, Olivier Pierre et Eric Demortier pour le RTLINFO 13H.

Le balai des vieux camions citerne s’intensifie à Hargeisa. Les véhicules transportent l’eau jusque dans les endroits les plus reculés. Ici, quelques litres d’eau s’échangent contre un bon de l’Unicef. Sans ces tickets de rationnement, l’eau serait impayable sur le marché local: un euro le seau de 20 litres, un prix multiplié par six en quelques mois... Prohibitif. "Dieu seul sait ce qui nous arriverait sans cette distribution mais sans eau, ce serait catastrophique", témoigne une habitante.

Dans ce village du nord-est de la Somalie, la pénurie a déjà fait son œuvre. Lors de cette consultation pédiatrique improvisée, les équipes mobiles des organisations humanitaires constatent la malnutrition dont souffrent les enfants comme ce bébé d’un an. "La première fois qu’on examiné ce nourrisson il y a deux semaines, il ne pesait que 4,5 kg. Aujourd’hui, il fait six kilos mais à son âge, il devrait en peser neuf", explique Khadra Mohamed, une infirmière. "Mon bébé était très faible à cause du manque de nourriture, tellement faible que depuis la naissance, il restait immobile", abonde la maman.


La même sécheresse avait causé la mort de 250.000 personnes

Le bracelet rouge indique qu’il faudra le surveiller tant qu’il n’a pas retrouvé son poids normal. En attendant, la maman reçoit des rations d’apport alimentaire énergétique prêtes à la consommation. Ces rations sont entreposées un peu partout en Somalie. Une seule caisse de ces petits sachets peut nourrir un enfant pendant deux mois et lui faire retrouver un poids normal. "Avec 40 euros, on sauve un enfant. Avec 40 euros, on dépiste la malnutrition et on lui donne un complément alimentaire. Donc on a une solution, tout cela est maîtrisé. Le tout, c’est de pouvoir le faire. Après, il faut encore un peu d’argent pour scolariser. Il faut faire en sorte qu’il vive, donc qu’il ait de la nourriture", précise Pierre Verbeeren, le directeur général de Médecins du Monde et président du consortium 1212.

Mais pour certains enfants, l’apport énergétique ne suffit pas. Les cas les plus graves de malnutrition sont soignés dans ce centre de stabilisation. Awale Abdullahi Omar est superviseur Unicef de ce centre situé à Hargeisa: "Cet enfant souffre de diarrhée due à une malnutrition aigüe et de tuberculose". Diarrhée, rougeole, les maladies liées au manque de nourriture et d’hygiène se propagent. 20.000 cas de choléra sont recensés. Dans cet hôpital de la deuxième plus grande ville du pays, une trentaine de très jeunes patients sont soignés mais les équipements sanitaires font défaut. "Vous voyez les gens doivent se coucher par terre. Nous n’avons que seize lits", note encore le superviseur Unicef.

185.000 enfants somaliens souffrent de malnutrition. Si rien ne change, ils pourraient être deux fois plus nombreux d’ici la fin de l’année. Rien qu’en Somalie, 6 millions de personnes ont besoin d’une assistance humanitaire d’urgence, c’est plus de la moitié de la population. Il y a 6 ans, la même sécheresse avait causé la mort de 250.000 personnes.

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