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Pologne: la statue de l'ex-aumônier de Solidarité, accusé de pédophilie, remise à sa place

La statue de l'ex-aumônier catholique du syndicat Solidarité en Pologne, renversée récemment par des militants de l'opposition après des accusations de pédophilie, a été remise à sa place avec le soutien de syndicalistes, malgré l'opposition de la municipalité, a-t-on appris auprès du syndicat.

La statue du père Henryk Jankowski, mort en 2010, avait été renversée dans la nuit de mercredi à jeudi, à quelques heures de l'ouverture par le pape François au Vatican d'une réunion inédite sur la lutte contre la pédophilie.

"Les ouvriers des chantiers navals et de Solidarité de Gdansk ont remis la statue à sa place à 7H00 du matin", a indiqué à l'AFP Karol Guzikiewicz, le vice-président du syndicat et conseiller municipal du parti conservateur dans cette ville portuaire.

"C'est une statue de l'ex-aumônier du syndicat (...) Tant que ces choses là ne sont pas prouvées devant la justice, le monument doit rester à sa place", a insisté M. Guzikiewicz.

Selon lui, les soeurs du père Jankowski ont saisi la justice contre le journal d'opposition libérale Gazeta Wyborcza qui avait rapporté des témoignages d'actes de pédophilie commis par le prêtre.

Des enquêtes sur le comportement d'Henryk Jankowski à l'égard de jeunes filles et garçons avaient été ouvertes, puis classées en 2004.

Selon M. Guzikiewicz, le père Jankowski est victime "de cette lutte contre l'Eglise et contre les évêques, lancée par les milieux de gauche".

La mairie de Gdansk a déploré la reconstitution du monument qui, selon elle, s'est déroulée en "violation des procédures" légales.

Le parquet de Gdansk a formellement inculpé vendredi les trois militants qui ont renversé la statue, les accusant de l'avoir "profanée et endommagée".

Ils encourent une peine de cinq ans de prison.

Les trois hommes, connus pour leur participation à des manifestations contre le pouvoir conservateur, ont mis une corde au cou de la statue et l'ont renversée sur des pneus posés sur le sol pour amortir le choc, selon une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.

Ils ont publié un manifeste pour expliquer que leur geste avait eu pour but de "détruire le faux et odieux mythe d'Henryk Jankowski".

Sur la statue, ils ont posé une aube pour enfant de chœur et des sous-vêtements pour évoquer les jeunes victimes présumées du prêtre.

Grande figure du mouvement de Solidarité, Henryk Jankowski avait fait de sa paroisse Sainte-Brigitte à Gdansk un lieu de rencontres d'opposants à l'époque où l'état de siège avait été instauré par le général Wojciech Jaruzelski. Il s'est brouillé par la suite avec bon nombre de ses anciens compagnons qui l'accusaient notamment de dérive antisémite, nationaliste et antieuropéenne.

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