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Pour sa rentrée, Le Pen étrille Macron et vise les municipales, "prélude" à 2022

"Dérives autoritaires", "insécurité généralisée", "immigration incontrôlée": pour sa rentrée politique dimanche à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), Marine Le Pen a étrillé le gouvernement et décliné ses fondamentaux, se tournant résolument vers les municipales, "première marche" vers 2022.

"Cette année sera d'une densité politique exceptionnelle", et "nous sommes pleins d'entrain, en famille, de plus en plus nombreux" pour "conduire l'opposition vers l'alternance nationale si nécessaire et si urgente !", a lancé la présidente du Rassemblement national, souriante devant une foule de sympathisants réunis dans la cour de sa permanence parlementaire.

Car "ce qui prédomine aujourd'hui en France, c'est un sentiment de grande confusion et de dissimulation, d'amateurisme et d'aventurisme, de déconnexion du politique avec le réel !", a tancé la patronne du RN, visant ouvertement le président Emmanuel Macron.

Offensive, elle a frappé fort dès le début de son discours, dénonçant les "dérives antidémocratiques" et "impardonnables" du gouvernement lors des manifestations des "gilets jaunes", et les "mutilations des manifestants, tragiques faits d'armes de l'indigne M. Castaner", qui resteront une "marque indélébile du quinquennat Macron" selon elle.

"C'est l'image de notre pays qui a a été abîmée", a taclé Mme Le Pen, regrettant aussi "les chars dans Paris", les policiers "armés de pistolets mitrailleurs".

Pour la cheffe du parti d'extrême droite, "la faute politique" de ce gouvernement est aussi "d'avoir mis en oeuvre un projet pour ceux qui ont réussi, tout en ignorant voire méprisant ceux qui aux yeux du président, ne seraient rien" et ainsi d'avoir "lancé les Français les uns contre les autres".

- Sécurité et immigration -

Très applaudie, elle est longuement revenue sur ses fondamentaux: sécurité et immigration. "Un sentiment d'insécurité généralisé s'installe en France. Insécurité physique, avec un ensauvagement progressif de la société, avec ces meurtres gratuits au couteau, à la machette, au sabre japonais, (...) ces exactions barbares par de prétendus déséquilibrés souvent venus d'ailleurs", a-t-elle lâché, évoquant les "faits divers tragiques" de l'été.

"La France n'est pas une terre d'asile psychiatrique !", a dit la présidente du RN, critiquant encore la "submersion de nos rues, de nos villages, de nos villes, par une immigration aujourd'hui parfaitement incontrôlée" et souhaitant lors des élections municipales de mars 2020 "placer la sécurité au coeur du débat politique".

Passant aussi en revue d'autres thèmes, elle a critiqué les "fraudes sociales abyssales" sur lesquelles le gouvernement "ferme les yeux", un "dépeçage territorial insidieux" ou "l'insécurité qui est aussi sociale, avec cette réforme des retraites qui s'annonce" et la "modification de l'indemnisation chômage".

Le RN entend donc "poursuivre la reconquête" entamée lors des européennes et "arriver au pouvoir", a-t-elle dit, combative, appelant "tous ceux qui le souhaitent, de droite, de gauche, du centre", à la rejoindre.

"Chaque siège de conseiller municipal obtenu, chaque mairie conquise, seront autant de marches franchies, (...) de nouvelles conquêtes, notamment départementales et régionales, prélude à la grande élection présidentielle de 2022", s'est elle enthousiasmée.

Mais la rentrée politique du RN est aussi semée d'embûches: alors que ses alliés italiens et autrichiens, que Marine Le Pen utilisait comme argument pour montrer sa capacité à gouverner le pays, ne sont plus au pouvoir, elle peine aussi a attirer des alliés à droite, les candidats LR se tournant plus facilement vers LREM.

De plus, si sa nièce Marion Maréchal assure ne pas vouloir revenir en politique, elle est de plus en plus présente et participera le 28 septembre à Paris à une "convention de la droite" organisée par ses proches.

"Ils vont discuter, émettre des idées, c'est positif ! (...) Mais nous ne sommes pas dans la même démarche: je suis la patronne d’un mouvement politique, ce qui n’est pas le cas de Marion", a-t-elle asséné, ajoutant plus tard: "elle est à la tête d'une école (...) Nous, nous sommes dans une situation de préparation des élections".

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