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Pour Trump, le Brexit aurait pu être beaucoup mieux négocié

Depuis Washington, Donald Trump s'est une nouvelle fois mêlé de l'épineux débat sur le Brexit, jugeant que la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne aurait pu être mieux négociée et déplorant que Theresa May n'ait pas suivi ses conseils.

"Je suis surpris de voir à quel point tout se passe mal", a lancé le président américain qui a déjà, par le passé, décoché nombre de flèches à la Première ministre britannique.

"Franchement, je pense que cela aurait pu être négocié d'une autre façon", a-t-il ajouté à quinze jours de la date théorique du divorce avec Bruxelles.

Ses propos tombent au moment même où les députés britanniques, qui ont rejeté par deux fois l'accord de retrait conclu avec l'UE, doivent se prononcent sur un report du Brexit.

Le Royaume-Uni doit théoriquement quitter l'UE, avec ou sans accord, le 29 mars.

"C'est une situation difficile", a ajouté M. Trump, insistant, depuis le Bureau ovale et en présence du Premier ministre irlandais Leo Varadkar, sur la complexité de la "question de la frontière avec l'Irlande".

M. Trump a par ailleurs estimé qu'un deuxième référendum, que certains appellent de leurs voeux au Royaume-Uni, n'était pas envisageable.

"Je ne pense pas qu'un autre vote soit possible car ce serait très injuste pour ceux qui ont gagné" (lors de la première consultation en juin 2016), a-t-il lancé.

- "Elle n'a pas écouté" -

"J'ai donné à la Première ministre (Theresa May) mes idées sur la façon de négocier. Je pense que cela aurait réussi. Elle n'a pas écouté, et ce n'est pas un problème. Elle fait ce qu'elle a à faire", a-t-il poursuivi.

Grand pourfendeur du multilatéralisme, M. Trump avait déjà, dans un entretien au tabloïd The Sun à l'occasion de sa première visite officielle au Royaume-Uni, affirmé qu'à la place de Mme May, il aurait abordé la négociation de manière radicalement différente.

Mme May avait par la suite révélé que le président lui avait fait une surprenante suggestion pour réussir le Brexit: poursuivre l'UE en justice. "Mais en fait, non, on va négocier...", avait-elle ajouté.

Comme avec nombre de dirigeants de la planète, M. Trump souffle le chaud et le froid dans ses relations avec Mme May.

"Je pense que nous allons très bien nous entendre", avait-il lancé, en janvier 2017, peu après sa prise de fonction en la recevant à la Maison Blanche.

"Vous allez pouvoir conclure des accords de libre-échange sans avoir quelqu'un qui vous surveille et regarde ce que vous faites", avait-il ajouté, soulignant combien il avait eu, en tant qu'homme d'affaires, "une mauvaise expérience" de l'Union européenne.

M. Trump a d'ailleurs profité de son échange avec les journalistes jeudi dans le Bureau ovale pour appeler de ses voeux un "grand accord commercial entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni et lancer une nouvelle mise en garde à l'UE dans les négociations en cours.

"L'Union européenne nous traite de manière très, très injuste", a-t-il lancé.

"S'ils ne nous parlent pas, nous allons prendre des mesures qui seront graves économiquement. Nous allons imposer des taxes douanières sur de nombreux produits", a-t-il menacé.

L'UE et les Etats-Unis s'efforcent depuis des mois de concrétiser l'entente commerciale annoncée fin juillet par Donald Trump, et le chef de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, notamment en négociant un accord commercial limité aux biens industriels.

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