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Giuseppe Conte, le novice, vient de prendre sa première et dernière leçon de politique. Lui qui se voyait premier ministre d’un gouvernement populiste et eurosceptique retourne à la vie civile avec une fin de non-recevoir. À l’origine de ce désaveu, Sergio Mattarella, président italien, qui vient de mettre son véto pour protéger le pays, dit-il, face à la menace d’une sortie de l’Euro.
"Pour l’économie, il m’a été proposé quelqu’un qui au-delà de l’estime et de la considération que l’on peut avoir pour lui, semble être un partisan probable, voire certain, de la sortie de l’Italie de la zone euro", a expliqué le président italien.
Pour les partis antisystèmes, il s’agit d’un déni de démocratie. "Je demande où est la démocratie ? En Italie, ce ne sont pas les Italiens, mais les Allemands et les Français qui nous gouvernent", a déclaré Matteo Salvini, secrétaire général de la Ligue (coalition de droite). "Le premier devoir est de défendre l’épargne des Italiens", a estimé pour sa part Silvio Berlusconi, soutenant la décision du président.
Presque trois mois après les élections, le chaos continue. "Un ministre anti-européen n’est pas bon pour l’Italie", assure une Italienne. "Je ne veux plus de ce système, j’en ai ras le bol de tout ça", lance une vendeuse. "C’est toujours la même soupe minestrone, c’est l’Italie quoi", observe une autre.
Sergio Mattarella a demandé à l’économiste Carlo Cottarelli, incarnation de l'austérité budgétaire, de former un gouvernement de transition. Cet ancien haut responsable du Fonds monétaire international (FMI) a annoncé la tenue de nouvelles élections au plus tard début 2019.