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Primaire démocrate: Warren en vedette, les centristes donnent de la voix

La progressiste Elizabeth Warren en nouvelle favorite de la primaire démocrate, Joe Biden affaibli, menacé par la jeune garde modérée et Bernie Sanders cap à gauche toute : le quatrième débat démocrate a illustré le nouveau visage de la course à la Maison Blanche.

- Warren mène-t-elle la course ? -

La sénatrice, bête noire de Wall Street, a enregistré une hausse constante dans les sondages au cours de l'été jusqu'à rattraper, un temps, le favori Joe Biden.

Si l'écart vient de nouveau de se creuser en faveur de l'ancien vice-président de Barack Obama (29,4% contre 23,4% selon RealClearPolitics), le débat de mardi soir n'a laissé aucun doute:

La sénatrice est apparue en claire favorite, assaillie par les critiques de ses rivaux. Seul son ami "de 25 ans" Bernie Sanders, qui partage avec elle l'aile gauche de la primaire, l'a épargnée.

Accusée par les modérés de présenter des propositions trop "vagues", "chimériques", voire "punitives", Elizabeth Warren, ancienne professeure en droit à Harvard, s'est défendue fermement, sans effets de manche... mais sans donner le détail de ses réformes les plus coûteuses.

- Ukraine et gaffes: Biden affaibli -

L'ancien vice-président américain a caracolé largement en tête des sondages pendant des semaines après son entrée dans la campagne, en avril. Puis l'été a été dur pour le septuagénaire, plusieurs gaffes, lapsus et patinages étant venus alimenter les doutes sur sa forme physique... voire mentale.

Mais c'est l'affaire ukrainienne qui lui a asséné le coup le plus dur. Si elle vaut avant tout à Donald Trump d'être menacé par une procédure de destitution, Joe Biden a été happé dans la tourmente, étant accusé sans preuve par le président d'être "corrompu", au même titre que son fils, Hunter.

"Mon fils n'a rien fait de mal. Je n'ai rien fait de mal", a martelé M. Biden durant le débat.

Mais les trois heures de joutes entre démocrates l'ont montré en second plan, largement épargné, pour la première fois, par ses rivaux, en signe évident qu'il n'est plus le clair favori.

- Buttigieg et Klobuchar: Percée des modérés -

Deux candidats centristes sont pour la première fois parvenus à se faire vraiment entendre lors du débat: le jeune maire Pete Buttigieg, 37 ans, et la sénatrice Amy Klobuchar, 59 ans.

Profitant des difficultés du modéré Joe Biden, qui avait jusqu'ici écrasé la course au centre, les deux candidats ont cherché à s'engouffrer dans la brèche en se présentant comme des pragmatiques réalistes qui ont su se faire élire dans des Etats du "Midwest" où Donald Trump est populaire, tout en étant progressistes sur les questions de société.

Quatrième dans les sondages (5,6%), M. Buttigieg, maire de la ville de South Bend dans l'Indiana et premier grand candidat ouvertement gay à se lancer dans la course à la Maison Blanche, avait fait une entrée très remarquée dans la campagne avant de repasser en second plan.

Cet ancien militaire est toutefois parvenu à lever un montant impressionnant de dons qui devraient lui permettre de rester confortablement en selle jusqu'aux premiers scrutins de la primaire, début 2020.

- Le retour de Bernie Sanders, à gauche toute -

Deux semaines après sa crise cardiaque, le sénateur indépendant Bernie Sanders, troisième dans les sondages (15,4%), a réussi, à 78 ans, son retour en retrouvant son célèbre ton combatif et en provoquant même les rires de l'assemblée sur ce dur épisode.

Le socialiste a volé la vedette sur la fin du débat en soufflant qu'un "invité spécial" viendrait à son grand meeting de retour en campagne prévu samedi à New York.

Selon les médias, il s'agirait de la nouvelle égérie de la gauche américaine Alexandria Ocasio-Cortez. Une prise de taille pour le vétéran socialiste qui coiffe ainsi Elizabeth Warren au poteau.

Au total, trois des quatre élues du Congrès que Donald Trump appelle "la brigade", la jeune garde très à gauche, se rangeraient derrière M. Sanders, avec l'élue d'origine somalienne Ilhan Omar et l'Américano-palestienne Rashida Tlaib.

De quoi toutefois laisser un boulevard au centre pour les modérés qui parient sur des électeurs démocrates en quête d'un candidat capable de rallier des voix indépendantes pour battre Donald Trump en 2020.

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