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Prison de Condé-sur-Sarthe: les grévistes de se prononcent mercredi sur le blocage

Les surveillants qui bloquent depuis deux semaines la prison de Condé-sur-Sarthe/Alençon se prononceront mercredi matin sur des propositions faites mardi par la direction de l'administration pénitentiaire (DAP), selon FO.

Les grévistes de cette prison où deux surveillants ont été grièvement blessés le 5 mars par un détenu radicalisé "décideront mercredi matin des suites à donner" à plusieurs heures de discussions mardi entre le directeur de l'administration pénitentiaire, Stéphane Bredin, et des représentants locaux des personnels, a indiqué à l'AFP un délégué national FO, Emmanuel Guimaraes.

"C'est la première fois" depuis le début du blocage que M. Bredin "se rend" à Condé, avait indiqué vers 19h la DAP. Son but était "d'entendre les demandes et les revendications des agents" selon la même source.

Selon FO, M. Bredin est arrivé vers 15h30/16h à la prison et l'entretien s'est achevé peu après 22H.

Les surveillants sont "toujours aussi déterminés", avait déclaré dans une vidéo diffusée mardi matin en direct sur Facebook Allasan Sall, délégué FO de Condé. "Nous voulons travailler dans des conditions de sécurité", avait-il ajouté. "Nous sommes aux alentours de 80 (surveillants à bloquer, ndlr), voire plus", avait indiqué le syndicaliste.

L'Observatoire international des prisons (OIP) a affirmé mardi que la prison était "au bord de l'explosion" en raison du mouvement social qui a, selon l'OIP, "des conséquences dramatiques pour les personnes incarcérées". "Les poubelles ne sont plus évacuées. L'odeur devient insupportable", ajoute l'Observatoire.

Selon la DAP, "la situation niveau personnel à Condé s’est sensiblement améliorée depuis lundi, avec une soixantaine d’agents sur place". "Les effectifs étant plus conséquents, deux repas chauds seront assurés ce jour (mardi) (...) La distribution de la cantine tabac a également été reprise", précise la direction.

Le tribunal administratif de Caen doit examiner mercredi à 13h30 un recours de l'association des avocats pour la défense des droits des détenus (A3D) pour que l'Etat "rétablisse" les modes habituels d'échanges entre détenus et avocats à Condé, selon le greffe.

Depuis le début du blocage, les forces de l'ordre interviennent chaque jour ponctuellement, le temps de faire rentrer le personnel non gréviste et des vivres. Mais le barrage se reforme aussitôt.

Au lendemain de l'attaque de Condé-sur-Sarthe, un mouvement social avait touché de nombreuses prisons. Mais depuis vendredi, seule Condé demeure bloquée. Jeudi, la ministre de la Justice Nicole Belloubet avait reçu une délégation syndicale.

"Des groupes des travail et une augmentation de 7 euros brut à l'horizon 2020. C'est rien. C'est du mépris", avait estimé M. Sall, évoquant les propositions de la ministre.

Dans le cadre d'un mouvement social national, tous secteurs confondus, la DAP a recensé mardi des rassemblements devant une quinzaine de prisons en France.

Radicalisé en prison, Michaël Chiolo, 27 ans, avait poignardé deux surveillants le 5 mars avant de se retrancher avec sa compagne pendant près de dix heures dans l'unité de vie familiale de la prison. Après négociations, le RAID avait lancé l'assaut, interpellant le détenu et tuant sa compagne.

Dans cette prison qui accueille des détenus particulièrement dangereux, radicalisés ou posant des problèmes de discipline, le taux d'occupation était au 1er février de 56% (110 personnes pour 195 places).

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